1881 - Création d'une foire annuelle aux bestiaux sur le lieu de Kerdévot
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- | |width=55% valign=top {{jtfy}}|<i>Un dossier constitué de 24 pièces datées de 1881 donnent les arguments des partisans et opposants de la création d'une foire sur le site de Kerdévot, le lundi suivant le pardon, et la validation finale du préfet <ref name=Lagrange>{{PR-Lagrange}}</ref>.</i> | + | |width=55% valign=top {{jtfy}}|<i>Un dossier constitué de 24 pièces datées de 1881 qui donnent les arguments des partisans et opposants de la création d'une foire sur le site de Kerdévot, le lundi suivant le pardon, et la validation finale du préfet <ref name=Lagrange>{{PR-Lagrange}}</ref>.</i> |
Ces documents sont conservés aux Archives Départementales du Finistère et la décision de création de la foire est attestée par les journaux locaux, notamment « <i>Le Finistère</i>» <ref name="LeFinistère">{{LeFinistère}}</ref>. | Ces documents sont conservés aux Archives Départementales du Finistère et la décision de création de la foire est attestée par les journaux locaux, notamment « <i>Le Finistère</i>» <ref name="LeFinistère">{{LeFinistère}}</ref>. | ||
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- | La demande de création d'une foire sur le placître de la chapelle de Kerdévot est organisée par le maire Jean Mahé <ref name=Maire>Jean Mahé, agriculteur à Kerdévot, a été maire d'Ergué-Gabéric du 23 janvier 1881 jusqu'au 24 août 1882, date à laquelle il décède.</ref> qui était agriculteur sur le même lieu-dit. | + | La demande de création d'une foire annuelle de vente de bestiaux sur le placître de la chapelle de Kerdévot est orchestrée par le maire Jean Mahé <ref name=Maire>Jean Mahé, agriculteur à Kerdévot, a été maire d'Ergué-Gabéric du 23 janvier 1881 jusqu'au 24 août 1882, date à laquelle il décède.</ref>, agriculteur sur le même lieu-dit. |
La délibération du conseil municipal énumère les nombreux avantages liés au choix du lieu : « <i>la chapelle de Kerdévot est distante de dix à quinze kilomètres de tous les grands centres où se tiennent des foires, qu'elle est située en pleine région d'élevage, qu'elle est contiguë à un placître d'une contenance cadastrale de un hectare soixante-dix ares, suffisamment ample pour contenir, outre une grande quantité de bestiaux de toutes sortes, un grand nombre d'étalages, de débits, etc.</i> ». | La délibération du conseil municipal énumère les nombreux avantages liés au choix du lieu : « <i>la chapelle de Kerdévot est distante de dix à quinze kilomètres de tous les grands centres où se tiennent des foires, qu'elle est située en pleine région d'élevage, qu'elle est contiguë à un placître d'une contenance cadastrale de un hectare soixante-dix ares, suffisamment ample pour contenir, outre une grande quantité de bestiaux de toutes sortes, un grand nombre d'étalages, de débits, etc.</i> ». | ||
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Devant cette initiative, le préfet de Quimper <ref name=Lagrange>{{PR-Lagrange}}</ref>, le comte Léon-Paul Lagrange de Langre, doit rappeller les règles administratives, à savoir la nécessité de passer par une enquête auprès des municipalités voisines « <i>dans un rayon de deux myriamètres</i> <ref name="Myriamètre">{{K-Myriamètre}}</ref> (c'est-à-dire 10 km ou trois lieues) <i>environ du lieu d'où vient la demande</i> ». | Devant cette initiative, le préfet de Quimper <ref name=Lagrange>{{PR-Lagrange}}</ref>, le comte Léon-Paul Lagrange de Langre, doit rappeller les règles administratives, à savoir la nécessité de passer par une enquête auprès des municipalités voisines « <i>dans un rayon de deux myriamètres</i> <ref name="Myriamètre">{{K-Myriamètre}}</ref> (c'est-à-dire 10 km ou trois lieues) <i>environ du lieu d'où vient la demande</i> ». | ||
+ | Vingt communes sont consultées, 11 sont favorables à la création de la foire, 2 sont opposées, 3 répondent qu'elles n'ont pas d'avis sur la question, et 4 ne répondent pas. | ||
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- | 20 communes sont concernées | + | Les municipalités opposées à la foire sont Quimper et Ergué-Armel, cette dernière défendant l'idée que « <i>les habitants d'Ergué-Gabéric, ainsi que ceux des communes voisines ont toutes les facilités pour vendre leurs bestiaux aux grandes foires de Quimper</i> ». Les communes indifférentes, sans avis, sont Kerfeunteun, Penhars et Plomelin. |
- | les opposants : | + | Les communes qui majoritairement manifestent leur support à la foire de Kerdévot sont en majorité rurales et leurs arguments sont : |
+ | * « <i>les transactions sur le bétail sont très actives au mois de septembre, ... et sur un emplacement commode et spacieux, ne peut manquer d'attirer de nombreux marchands</i> » (Briec). | ||
+ | * « <i>une foire à Kerdévot peut faciliter les transactions dans la région</i> » (Elliant) | ||
+ | * « <i>l'époque choisie est favorable pour réaliser par la vente des bestiaux les fonds nécessaires au payement des loyers.</i> » (St-Evarzec) : en effet la plupart des baux de fermage se terminaient à la St-Michel, c'est-à-dire le 29 septembre. | ||
- | les indifférents : | + | En août le préfet publie un arrêté d'exécution : « <i>Article 1er. En exécution de la délibération sus-visée, est autorisée la création, dans la commune d'Ergué-Gabéric, d'une foire annuelle qui se tiendra à Kerdévot le lundi après le deuxième dimanche de Septembre</i> ». Il autorise également les 3 foires voisines demandées au bourg de Langolen, dont la 3e au 30 septembre (le lendemain de la St-Michel). |
- | les partisans : | + | Le lundi 12 septembre 1881, Jean Mahé, maire d'Ergué-Gabéric, put donc parader à la toute première foire de Kerdévot. À noter qu'un accident mortel de jeune cheval « <i>ombrageux</i> », en route vers la foire, endeuilla une famille elliantaise : « <i>Le malheureux Cotten qui avait une jambe prise dans les rênes, ne put se dégager et reçut à la tête et à la poitrine de terribles blessures à la suite desquelles il a succombé lundi dernier</i> ». |
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- | un accident de cheval en route vers la toute première foire | + | |
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Les membres présents formant la majorité des conseillers municipaux en exercice, il a été procédé, conformément à l'article 19 de la loi du 5 mai 1855 à l'élection de son secrétaire. | Les membres présents formant la majorité des conseillers municipaux en exercice, il a été procédé, conformément à l'article 19 de la loi du 5 mai 1855 à l'élection de son secrétaire. | ||
- | Le maire donne connaissance à l'assemblée d'une délibération du conseil municipal d'Ergué(Gabéric, tendant à obtenir une foire annuelle à Kerdévot, en cette commune. Cette foire doit se tenir le lundi après le deuxième dimanche de septembre de chaque année. | + | Le maire donne connaissance à l'assemblée d'une délibération du conseil municipal d'Ergué-Gabéric, tendant à obtenir une foire annuelle à Kerdévot, en cette commune. Cette foire doit se tenir le lundi après le deuxième dimanche de septembre de chaque année. |
Le conseil, considérant que l'établissement d'une foire à Kerdévot peut faciliter les transactions dans la région, tout en offrant quelques avantages pour la commune, est d'avis que l'autorisation nécessaire pour sa tenue lui soit assurée. | Le conseil, considérant que l'établissement d'une foire à Kerdévot peut faciliter les transactions dans la région, tout en offrant quelques avantages pour la commune, est d'avis que l'autorisation nécessaire pour sa tenue lui soit assurée. | ||
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<br>Séance du 10 juillet 1881 où est écrit ce qui suit : | <br>Séance du 10 juillet 1881 où est écrit ce qui suit : | ||
- | L'an 1881, le dix juillet, à neuf heures du matin, le conseil municipal de Penhars s'est réuni en session extraordinaire sous lma présidence de M. le maire en vertu de la convocation faite en date du 9 courant, par suite de l'autorisation de M. le prefet en date du 9 juillet 1881. | + | L'an 1881, le dix juillet, à neuf heures du matin, le conseil municipal de Penhars s'est réuni en session extraordinaire sous la présidence de M. le maire en vertu de la convocation faite en date du 9 courant, par suite de l'autorisation de M. le prefet en date du 9 juillet 1881. |
Étaient présents : MM Priot de la Mallerie, maire, Le Floc'h adjoint, Pennanec'h, Guenneau, Lozachmeur, Le Coeur, Rospars et Queffélec. Absents : MM Hamon, Nédélec et Feunteun. M. le maire déclare la session ouverte. M. Queffélec est élu secrétaire du conseil. | Étaient présents : MM Priot de la Mallerie, maire, Le Floc'h adjoint, Pennanec'h, Guenneau, Lozachmeur, Le Coeur, Rospars et Queffélec. Absents : MM Hamon, Nédélec et Feunteun. M. le maire déclare la session ouverte. M. Queffélec est élu secrétaire du conseil. |
Version du 18 mars ~ meurzh 2017 à 13:46
| Un dossier constitué de 24 pièces datées de 1881 qui donnent les arguments des partisans et opposants de la création d'une foire sur le site de Kerdévot, le lundi suivant le pardon, et la validation finale du préfet [1] .
Ces documents sont conservés aux Archives Départementales du Finistère et la décision de création de la foire est attestée par les journaux locaux, notamment « Le Finistère» Autres lectures : « La chapelle de Kerdévot » ¤ « Le pardon de Notre-Dame de Kerdévot » ¤ « Jean Mahé, maire (1881-1882) » ¤ « Éloge funèbre pour le maire Jean Mahé, l'Impartial du Finistère 1882 » ¤ « 1855 - Décret impérial pour l'érection de Kerdévot en chapelle de secours » ¤ « 1851-1879 - Délibérations du conseil municipal » ¤ |
1 Présentation
La demande de création d'une foire annuelle de vente de bestiaux sur le placître de la chapelle de Kerdévot est orchestrée par le maire Jean Mahé La délibération du conseil municipal énumère les nombreux avantages liés au choix du lieu : « la chapelle de Kerdévot est distante de dix à quinze kilomètres de tous les grands centres où se tiennent des foires, qu'elle est située en pleine région d'élevage, qu'elle est contiguë à un placître d'une contenance cadastrale de un hectare soixante-dix ares, suffisamment ample pour contenir, outre une grande quantité de bestiaux de toutes sortes, un grand nombre d'étalages, de débits, etc. ». Le choix de la date, à savoir le lundi qui suit le deuxième dimanche de septembre, n'est pas choisi au hasard non plus : c'est le lendemain du grand pardon, et les stands et échoppes des commerçants pourront rester sur place un jour de plus. Les bénéfices attendus sont d'une part fiscaux pour la commune, et d'autre part la foire apportera « des facilités qu'elle procurerait aux habitants de la commune pour la vente de leurs bestiaux ». Devant cette initiative, le préfet de Quimper |
Les municipalités opposées à la foire sont Quimper et Ergué-Armel, cette dernière défendant l'idée que « les habitants d'Ergué-Gabéric, ainsi que ceux des communes voisines ont toutes les facilités pour vendre leurs bestiaux aux grandes foires de Quimper ». Les communes indifférentes, sans avis, sont Kerfeunteun, Penhars et Plomelin. Les communes qui majoritairement manifestent leur support à la foire de Kerdévot sont en majorité rurales et leurs arguments sont :
En août le préfet publie un arrêté d'exécution : « Article 1er. En exécution de la délibération sus-visée, est autorisée la création, dans la commune d'Ergué-Gabéric, d'une foire annuelle qui se tiendra à Kerdévot le lundi après le deuxième dimanche de Septembre ». Il autorise également les 3 foires voisines demandées au bourg de Langolen, dont la 3e au 30 septembre (le lendemain de la St-Michel). Le lundi 12 septembre 1881, Jean Mahé, maire d'Ergué-Gabéric, put donc parader à la toute première foire de Kerdévot. À noter qu'un accident mortel de jeune cheval « ombrageux », en route vers la foire, endeuilla une famille elliantaise : « Le malheureux Cotten qui avait une jambe prise dans les rênes, ne put se dégager et reçut à la tête et à la poitrine de terribles blessures à la suite desquelles il a succombé lundi dernier ». |
2 Transcriptions
Délibération Ergué-Gabéric 27.02
Réponse du préfet en mars
Envois de la délibération aux communes, 06.05
Réponse Kerfeunteun, 08.05
Réponse Briec 09.05
Réponse Elliant 10.05
Réponse de Langolen 12.05
Réponse de Gouesnac'h, 17.05
Réponse de Plonéis, 17.05
Réponse de Tourc'h, 18.05
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Suite Tourc'h, 18.05
Réponse de Plomelin, 19.05
Réponse de Rosporden, 22.05
Réponse de Quimper, 23.05
Réponse de St-Evarzec, 23.05
Réponse d'Ergué-Armel, 28.05
Réponse de Penhars, 10.07
Liasse, résumé des réponses
Arrêté du préfet 30.08
Le Finistère 14.09
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3 Originaux
Lieu de conservation :
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Usage, droit d'image :
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ADF 8M80 | |||||
Presse | |||||
4 Annotations
- Le Comte Léon-Paul Lagrange de Langre est né en 1830 et décédé en 1909. Il est préfet de l'Orne en 1876, de la Sarthe en 1877. Le 20 novembre 1880 il succède à Louis-Gilbert Leguay à la préfecture du Finistère, et il est nommé préfet des Alpes-Maritimes de 1882 à 1885. Son successeur à Quimper le 11 juillet 1882 est M. Gragnon. L-P. Lagrange est l'auteur d'un « manuel de l'engagé volontaire ». [Ref.↑ 1,0 1,1 1,2 1,3 1,4]
- Le Finistère : journal politique républicain fondé en 1872 par Louis Hémon, bi-hebdomadaire, puis hebdomadaire avec quelques articles en breton. Louis Hémon est un homme politique français né le 21 février 1844 à Quimper (Finistère) et décédé le 4 mars 1914 à Paris. Fils d'un professeur du collège de Quimper, il devient avocat et se lance dans la politique. Battu aux élections de 1871, il est élu député républicain du Finistère, dans l'arrondissement de Quimper, en 1876. Il est constamment réélu, sauf en 1885, où le scrutin de liste lui est fatal, la liste républicaine n'ayant eu aucun élu dans le Finistère. En 1912, il est élu sénateur et meurt en fonctions en 1914. [Ref.↑]
- Jean Mahé, agriculteur à Kerdévot, a été maire d'Ergué-Gabéric du 23 janvier 1881 jusqu'au 24 août 1882, date à laquelle il décède. [Ref.↑]
- Myriamètre, s.m. : ancienne unité de mesure adoptée sous la Révolution. D'une valeur de dix mille mètres (10 km), elle correspondait à trois lieues. Liée aux délais de communications de l’époque, elle a été utilisée dans le Code d’instruction criminelle pour fixer certains délais de procédure (Wikipedia). [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 4,0 4,1]
Thème de l'article : Document d'archives sur le passé d'Ergué-Gabéric. Date de création : Mars 2017 Dernière modification : 18.03.2017 Avancement : [Développé] |