1923 - Projet d'une fabrique de pâte à papier Bolloré à La Forêt en Kerfeunteun
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Ce projet, qui ne sera pas concrétisé à notre connaissance, lève un certain nombre de remarques et de questionnements : | Ce projet, qui ne sera pas concrétisé à notre connaissance, lève un certain nombre de remarques et de questionnements : | ||
- | * Le lieu tout d'abord est « <i>"La Forêt" sur la rive droite de la rivière l'Odet à proximité de la ville de Quimper</i> » : il s'agit donc de la rive de l'Odet, aujourd'hui dans le quartier dit de l’hippodrome, et jusqu'au début du 20e siècle en bordure sud du domaine du très beau manoir en ruines de la Forêt. Le plan joint indique les parcelles concernées, sans localisation très précise de la localisation de l'usine projetée. De plus René Bolloré était-il devenu propriétaire d'une ou plusieurs parcelles, ou allait-il les louer ? | + | * Le lieu tout d'abord est « <i>"La Forêt" sur la rive droite de la rivière l'Odet à proximité de la ville de Quimper</i> » : il s'agit donc de la rive de l'Odet, aujourd'hui dans le quartier dit de l’hippodrome, et jusqu'au début du 20e siècle en bordure sud du domaine du très beau manoir en ruines de la Forêt. Le plan joint indique les parcelles concernées,avec une localisation probable de l'usine projetée sur les bâtiments de la parcelle 851. René Bolloré en était-il devenu propriétaire, ou allait-il les louer ? |
* Le mode de fabrication de la pâte reste très traditionnel, « <i>au moyen de matières usagées (drilles <ref name="Drille">{{K-Drille}}</ref>, vieux chiffons, etc ...) par lessivage alcalin</i> », c'est-à-dire par le malaxage de ballots de chiffons, et non de bois, de paille ou de vieux papier. Le lessivage alcalin indique un traitement à base de soude. | * Le mode de fabrication de la pâte reste très traditionnel, « <i>au moyen de matières usagées (drilles <ref name="Drille">{{K-Drille}}</ref>, vieux chiffons, etc ...) par lessivage alcalin</i> », c'est-à-dire par le malaxage de ballots de chiffons, et non de bois, de paille ou de vieux papier. Le lessivage alcalin indique un traitement à base de soude. | ||
* Les réserves administratives du préfet et de l'inspection du travail ne sont pas excessives : le classement en catégorie 3 en terme de risques d'insalubrité d'une part, et d'autre part les recommandations particulières en termes de « <i>cabinets d'aisances</i> », de fourniture d'eau et de vestiaires au personnel. | * Les réserves administratives du préfet et de l'inspection du travail ne sont pas excessives : le classement en catégorie 3 en terme de risques d'insalubrité d'une part, et d'autre part les recommandations particulières en termes de « <i>cabinets d'aisances</i> », de fourniture d'eau et de vestiaires au personnel. |
Version du 13 mai ~ mae 2017 à 12:50
| Un échange de lettres à entête entre le papetier d'Odet René Bolloré et le préfet du Finistère pour une demande d'ouverture d'une fabrique de pâte à papetier à proximité de la ville de Quimper.
Autres lectures : « René Bolloré (1885-1935), entrepreneur » ¤ « Souvenirs de début de siècle par Louis Mahé de Stang-Venn » ¤ « GRALL Bernez - Kan al labour, ur vuhez a vicherouzez, Mari Jan Mao » ¤ « Chronique du début du siècle à Odet par Marianne Saliou » ¤ « 1919 - Déversoir et bassins de décantations de la papeterie d'Odet » ¤ |
1 Présentation
Dans l'objectif d'étendre les activités des papeteries d'Odet et de Cascadec, l'entrepreneur René Bolloré a le projet en 1923 de créer une fabrique de pâte à papier en amont de l'usine d'Ergué-Gabéric, le long de la rivière de l'Odet, à l'entrée de la ville de Quimper. Il en fait la demande à J. Deismars (préfet du Finistère de 1921 à 1925). Ce projet, qui ne sera pas concrétisé à notre connaissance, lève un certain nombre de remarques et de questionnements :
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Nous ne savons pas les raisons exactes de l'abandon du projet cette fabrique de pâte à papier à Kerfeunten. Une des raisons est sans doute le maintien des chiffonneries d'Odet et de Cascadec, avec ses cylindres lessiveurs et raffineurs, à proximité des machines à papiers. Peut-être il y eut également d'autres complications administratives de nature à empêcher sa mise en œuvre. Toujours est-il qu'à Odet, les chiffons continuèrent à arriver jusqu'au années 1950 et le bâtiment de la chiffonnerie de préparation de la pâte fut un lieu emblématique aussi important que les cylindres et des machines à papier. Et Marianne Saliou se rappelle : « Du temps de ma mère, les femmes amenaient leurs enfants travailler à l'usine. A la chiffonnerie, ils pouvaient ramasser les chiffons. On gagnait plus ainsi, parce qu'on était payé à la tâche. C'était dur de ce temps là. A la chiffonnerie, les femmes coupaient la corde avec des hachettes. ». Et Marjan Mao, à la chiffonnerie d'Odet pendant 41 ans, complète : « Quand les lessiveuses étaient bien remplies, on avait du mal à les remuer avec le bâton. Elles étaient très grandes, ce n’était pas facile de remuer les chiffons. On allait dedans, les pieds, les mains, on se mettait à genoux. ». |
2 Transcriptions
27 juin - René Bolloré au préfet
11 juillet - l'inspecteur au préfet
16/19 juillet - le préfet au maire d'Ergué-Gabéric
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24 juillet - Bolloré/Garin au maire d'Ergué-Gabéric
1er août - l'inspecteur au préfet
4 août - le préfet à Bolloré
7 août - le préfet à l'inspecteur
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3 Originaux
Les 9 pièces | |||||
4 Annotations
- Drille, s.f. : comme expression d'une valeur minimale, "chiffon" ; d'où, "pas grand-chose" ; source : Dictionnaire du Moyen Français. Chiffon propre à faire du papier ; source : dictionnaire étymologique de B. de Roquefort. [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 1,0 1,1 1,2 1,3 1,4]
- « Voyages pittoresques et romantiques dans l'ancienne France. Bretagne », par MM. Ch. Nodier, J. Taylor et Alph. de Cailleux. - Paris : Gide fils, 1845-1846 [t. 3, pl. p. 91] [Ref.↑]