1848-1868 - Légion d'honneur et carrière du conseiller en préfecture Prosper Le Guay
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[[Image:PLGSalutetfraternité.jpg|left|250px]]Sa lettre d'offre de service est adressée au « <i>citoyen commissaire</i> » qui est la nouvelle dénomination du poste de préfet <ref name=Commissaires>Pendant la période de début 1848 à fin 1851, cinq commissaires ou préfets vont se succéder à Quimper, et celui qui est en place au moment de la candidature de Prosper Le Guay est Louis Adolphe Napoléon Robin de Morhery. </ref> depuis la révolution de février, et se termine par la tonitruante formule de politesse « <i>salut et fraternité</i> ». | [[Image:PLGSalutetfraternité.jpg|left|250px]]Sa lettre d'offre de service est adressée au « <i>citoyen commissaire</i> » qui est la nouvelle dénomination du poste de préfet <ref name=Commissaires>Pendant la période de début 1848 à fin 1851, cinq commissaires ou préfets vont se succéder à Quimper, et celui qui est en place au moment de la candidature de Prosper Le Guay est Louis Adolphe Napoléon Robin de Morhery. </ref> depuis la révolution de février, et se termine par la tonitruante formule de politesse « <i>salut et fraternité</i> ». |
Version du 12 mai ~ mae 2018 à 07:07
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Un homme intègre qui mène une belle fin de carrière à la préfecture du Finistère, couronnée par une nomination en 1865 au titre de chevalier de la Légion d'honneur. Les sources utilisées sont d'une part la base Léonore des archives de la Légion d'honneur, et d'autre part le dossier du personnel de la Préfecture de Quimper contenant 37 pièces retraçant la carrière du conseiller (liasse conservée aux Archives départementales). | ||||||
Autres lectures : « Archives du Cleuyou » ¤ « Le manoir du Cleuziou/Cleuyou » ¤ « Les Le Guay (1804-1917), châtelains du Cleuyou au 19e siècle » ¤ « Le testament olographe contesté de Prosper Le Guay, Le Finistère 1889 » ¤ « 1858-1864 - Actions municipales pour l'extinction de la mendicité » ¤ « 1855 - Décret impérial pour l'érection de Kerdévot en chapelle de secours » ¤ |
1 Présentation
Le dossier des Archives départementales inclut tout d'abord une lettre de candidature plutôt laconique de Prosper Le Guay au poste de conseiller de préfecture en avril 1848 : « Mes amis et quelques uns des vôtres m'engagent aujourd'hui à faire cette démarche près de vous ». Avocat de formation, il exerce à cette date une double profession : agriculteur dans sa propriété du Cleuyou et juge au tribunal de commerce de Quimper. Sa lettre d'offre de service est adressée au « citoyen commissaire » qui est la nouvelle dénomination du poste de préfet[1] depuis la révolution de février, et se termine par la tonitruante formule de politesse « salut et fraternité ».
Sa deuxième lettre d'octobre 1848 est plus classique car le précédent titre de préfet est déjà rétabli. Dès janvier 1849 il est nommé Conseiller de préfecture et un décret de Louis-Napoléon Bonaparte, président de la République, confirme immédiatement son entrée dans le Conseil de la préfecture de Quimper. En 1852, le préfet Charles Richard
En février 1861 il est promu secrétaire général par le ministre de l'Intérieur sur proposition du préfet Richard. |
En août 1865, la Grande Chancellerie lui accorde le grade de chevalier de la Légion d'honneur en qualité de conseiller de préfecture du Finistère. Dans son dossier des Archives nationales, on trouve une demande datée de 1938 envoyée par un historien quimpérois aux fins de connaître le dossier de nomination d'un préfet nommé Le Guay. On lui envoie celui du conseiller Prosper Le Guay, car l'autre dossier n'existe plus, car le titulaire a été radié. En effet Gilbert Le Guay [3] , préfet de Quimper de 1879 à 1881, a été rayé des listes de la Légion d'honneur pour raison d'escroquerie (affaire de la Société centrale de Dynamite).
En janvier 1866 il est promu vice-président du conseil de préfecture par Napoléon, Empereur des Français, sur avis du préfet Richard, avec pour mission de remplacer ce dernier en cas d'absence : « C'est à M. Le Guay, toujours du Conseil de Préfecture, qu'est, depuis longtemps, confié le soin de présider les réunions en mon absence. M. Le Guay est un homme timide et qui n'a peut-être pas une habitude suffisante de la parole ; mais il a l'esprit droit et ne manque pas de l'intelligence des affaires. Ses collègues ont, d'ailleurs, pour lui beaucoup de déférence, et il jouit à Quimper de l'estime et de l'affection générales. ». Cette nomination sera confirmée en 1868. En 1868 c'est l'heure pour Prosper Le Guay de faire une demande de pension de retraite à l'administration. La réponse est tout d'abord négative, ses années de services de 1849 à 1868 étant inférieures à 20 ans. Une enquête est diligentée pour retrouver ses tout premiers bulletins de salaires, et il présente aussi un certificat médical. Cela n'empêche pas « Napoléon, par la grâce de Dieu et la volonté nationale, Empereur des Français » de le nommer en août 1868 « conseiller de préfecture honoraire ». Le préfet Richard, mis en retraite en 1868 avec pension, reste à Quimper jusqu'à la date de son décès en 1888. Deux ans auparavant, en 1886, Prosper Le Guay décède à l'âge de 80 ans, en son manoir du Cleuyou, en ayant pu goûter quelques années de retraite près de ses cultures et ses plantations. |
2 Transcriptions
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Deux lettres de Prosper Le Guay en 1848 :
Fiche de poste de conseiller en janvier 1849 :
Intégration au Conseil de préfecture en janvier 1849 :
Fiche de renseignement en juillet 1852 :
Nomination comme secrétaire général en février 1861 :
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Nomination au titre de la légion d'honneur en 1865 :
Courrier de 1938, radiation du préfet Le Guay, Léonore :
Nomination comme vice-président en janvier 1866 :
Arrêt pour présider le conseil pour l'année 1868 :
Demande de pension de retraite en mai 1868 :
Nomination comme conseiller honoraire en août 1868 :
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3 Documents originaux
1865, Légion d'honneur | |||||
Lieu de conservation :
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Usage, droit d'image :
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Années 1848 à 1852 | |||||
Années 1861 à 1867 | |||||
Année 1868 | |||||
4 Annotations
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- Pendant la période de début 1848 à fin 1851, cinq commissaires ou préfets vont se succéder à Quimper, et celui qui est en place au moment de la candidature de Prosper Le Guay est Louis Adolphe Napoléon Robin de Morhery. [Ref.↑]
- Charles-Victor-Louis Richard (1803-1888), né à Toulouse et décédé à Quimper, est préfet du Finistère de 1851 à 1868. Avant cette date il est conservateur des archives municipales de Rouen, puis sous-préfet à Châteaulin en 1848, à Morlaix en 1849. Il est nommé préfet honoraire et mis à la retraite en 1868. [Ref.↑]
- Gilbert Le Guay (1839-1896) est un homme politique français. Notaire à Randan, il est conseiller général du canton de Randan. En 1876, il entre dans l'administration comme secrétaire général de la préfecture de la Haute-Savoie, puis comme sous-préfet à Verdun. Révoqué après le 16 mai 1877, il est réintégré comme préfet de la Haute-Savoie en décembre 1877. Il est ensuite préfet du Finistère en 1879-80, puis de la Corse. En 1881, il devient directeur de l'administration départementale et communale au ministère de l'Intérieur. Il est député du Puy-de-Dôme de 1885 à 1889, puis sénateur de 1889 à 1891, siégeant à Gauche. Compromis dans un scandale de détournement de fonds lié à la société centrale de dynamite, qu'il préside, il n'est pas réélu en 1891. Il est condamné en 1893, privé de porter toute décoration ou médaille française et rayé de la Légion d'Honneur (chevalier et officier en 1880, commandeur en 1883). [Ref.↑]
Thème de l'article : Document d'archives sur le passé d'Ergué-Gabéric. Date de création : Mai 2018 Dernière modification : 12.05.2018 Avancement : [Développé] |