1881,1888 - Épidémies de varioles en délibérations municipales et dans les journaux
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- | |valign=top {{jtfy}}|[[Image:ActeSource2.jpg|right|]]<i>La mortalité gabéricoise et les mesures prises lors des épidémies de variole en 1881 et en 1888, ce au travers des inserts dans les délibérations du conseil municipal et les articles dans les journaux locaux du « Finistère » <ref name="LeFinistère">{{LeFinistère}}</ref> et du « Courrier du Finistère » <ref name="CourrierFinistère">{{CourrierFinistère}}</ref> .</i>. | + | |valign=top {{jtfy}}|[[Image:ActeSource2.jpg|right|]]<i>La mortalité gabéricoise et les mesures prises lors des épidémies de variole en 1881 et en 1888, ce au travers des inserts dans les délibérations du conseil municipal et les articles dans les journaux locaux du « Finistère » <ref name="LeFinistère">{{LeFinistère}}</ref> et du « Courrier du Finistère » <ref name="CourrierFinistère">{{CourrierFinistère}}</ref> .</i> |
- | Autres lectures : {{Tpg|1786-1787 - Rapports médicaux sur le traitement de l'épidémie de dysenterie}}{{Tpg|1927 - Epidémie de teigne tondante parmi les pupilles de l'oeuvre Grancher}}{{Tpg|1908-1921 - Epidémies de grippe, rougeole, dysenterie et teigne dans les écoles}}{{Tpg|1877 - Pierre Nédélec, guérisseur de la rage, condamné pour exercice illégal de la médecine}} | + | Autres lectures : {{Tpg|L'histoire de la Bossen, la peste d'Elliant, par Jean-Marie Déguignet}}{{Tpg|Bosenn Eliant ou La Peste d'Elliant du Barzaz-Breizh *}}{{Tpg|LUZEL François-Marie - Bosenn Elliant, gwerz de la Peste d'Elliant}}{{Tpg|1786-1787 - Rapports médicaux sur le traitement de l'épidémie de dysenterie}}{{Tpg|1927 - Epidémie de teigne tondante parmi les pupilles de l'oeuvre Grancher}}{{Tpg|1908-1921 - Epidémies de grippe, rougeole, dysenterie et teigne dans les écoles}}{{Tpg|1877 - Pierre Nédélec, guérisseur de la rage, condamné pour exercice illégal de la médecine}} |
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Sur la courbe ci-contre des chiffres de mortalité pour la commune d'Ergué-Gabéric, on remarque un pic très marqué de 113 décès au total pour l'année 1881, à savoir un chiffre doublé par rapport au chiffre moyen de 55 des années précédentes, mais en 1888 il est à peine supérieur à 60 morts. | Sur la courbe ci-contre des chiffres de mortalité pour la commune d'Ergué-Gabéric, on remarque un pic très marqué de 113 décès au total pour l'année 1881, à savoir un chiffre doublé par rapport au chiffre moyen de 55 des années précédentes, mais en 1888 il est à peine supérieur à 60 morts. | ||
- | foyers épidémiques dans les communes différents ... dans les journaux ... | + | En fait pour ces deux années épidémiques, comme l'ont rapporté les journaux finistériens, les foyers communaux de contagion ont été différents : en 1881 ce sont les régions de Quimper et de Pont-Aven qui ont été touchées les premières, en 1888 la variole s'est propagée sur Brest, Pont-l'Abbé, Douarnenez, Laz et Leuhan. |
- | En 1981, la seule délibération du conseil municipal faisant état de l'épidémie date de début juillet, et il n'y est question que de « <i>la répartition d'une somme de cent francs attribuée aux varioleux par M. le Préfet</i> ». La présence de malades de la variole est bien confirmé par la prise en compte de ce secours. | + | En 1881, la seule délibération du conseil municipal faisant état de l'épidémie date de début juillet, et il n'y est question que de « <i>la répartition d'une somme de cent francs attribuée aux varioleux par M. le Préfet</i> ». La présence de malades de la variole est bien confirmée par la prise en compte de ce secours. |
- | Mais en réalité cette année-là on compte à Ergué-Gabéric plus d'une soixantaine de décès dus à la varioles. Le doublement de la mortalité annuelle est rigourement égal à celui de la commune de Kerfeunteun qui a souffert aussi du fléau. | + | Mais en réalité cette année-là on compte à Ergué-Gabéric plus d'une soixantaine de décès dus à la variole. Le doublement de la mortalité annuelle est rigoureusement égal à celui de la commune de Kerfeunteun qui a aussi souffert du fléau. |
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+ | Début avril 1888, le conseil municipal fait état d'une circulaire préfectoral sur la protection contre la variole : « <i>Les membres du conseil municipal s'occupent de la circulaire préfectorale qui donne des conseils et instructions concernant l'épidémie de variole.</i> » Cette circulaire, publiée dans le journal « <i>Le Finistère</i> » <ref name="LeFinistère">{{LeFinistère}}</ref> du 21 mars, donne des instructions précises aux habitants, à la fois en français et en breton, et découpée en 4 parties : I° Isolement des malades ; II° Désinfection des linges ; III° Isolement des locaux ; IV° Vaccinations et revaccinations. | ||
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+ | Dans le journal « <i>Le Courrier du Finistère</i> » <ref name="CourrierFinistère">{{CourrierFinistère}}</ref> on trouve aussi des encarts en langue bretonne où le terme « <i>ar vreac'h</i> » pour désigner la variole semble refléter une angoisse locale face à la pandémie. | ||
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- | en 1888 : pas de foyer important à Quimper ... instructions en breton « <i>ar vreac'h</i> » ... | + | Le même conseil gabéricois du 2 avril préconise que les vaccinations se fassent sur les trois quartiers principaux de la commune : « <i>Tous les membres du conseil voudraient que comme par le passé le médecin veuille bien vacciner au bourg, à l'école de Lestonan et à Kerdévot</i> ». Le terme « <i>comme le passé</i> » fait probablement référence à la campagne de vaccination qui a suivi l'épidémie surprise de 1881. |
- | CM 1988 : la vaccination sur 3 quartiers ... découverte de la « <i>vaccine</i> » par l'anglais Edward Jenner, introduit en France à partir de 1820, fabriqué à partir de souches animales (veaux et génisses). | + | En ces années-là, la technique du vaccin antivariolique est nouvelle et innovante car la « <i>vaccine</i> » découverte par l'anglais Edward Jenner, n'a été introduite en France qu'à partir de 1820 et devait être fabriquée à partir de souches animales (veaux et génisses). Après ces propagations varioliques de la fin du 19e siècle il faudra attendre presque 100 ans pour que la variole ne soit complètement éradiquée, la dernière épidémie étant celle de Vannes en 1955. |
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Là où il y aura un hôpital, y faire transporter le malade, en l'y isolant convenablement, s'il ne peut être traité chez lui. | Là où il y aura un hôpital, y faire transporter le malade, en l'y isolant convenablement, s'il ne peut être traité chez lui. | ||
- | Le malade guéri ne devra sortir qu'après avoir pris plusieurs bains savonneux et après la chute des croutes. | + | Le malade guéri ne devra sortir qu'après avoir pris plusieurs bains savonneux et après la chute des croûtes. |
<center><i>II° Désinfection des linges.</i></center> | <center><i>II° Désinfection des linges.</i></center> | ||
- | Désinfection des vêtements ... | + | Désinfection des vêtements et des linges de corps, de la literie, des rideaux par l'étuve à désinfection par la vapeur sous pression. Les communes devraient faire venir des étuves mobiles qui sont la propriété de l'administration sanitaire. Cette étude serait successivement dirigée vers les différens points où sévit la maladie. |
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+ | À défaut de l'étuve, lavage dans l'eau bouillante ou dans une solution désinfectante au sulfate de cuivre à 5%. | ||
<center><i>III° Isolement des locaux.</i></center> | <center><i>III° Isolement des locaux.</i></center> | ||
- | Après la mort ou la guérison des varioleux ... | + | Après la mort ou la guérison des varioleux, désinfection du local par l'acide sulfureux ou par le badigeonnage des parois avec une solution au sublimé au millième et pulvérisation avec la même solution. |
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+ | Les communes pourraient faire venir de Paris des désinfecteurs afin d'enseigner comment la désinfection doit être pratiquée. C'est là un des moyens qui ont aidé à éteindre le choléra, il y a 3 ans, dans le département du Finistère. | ||
- | <center><i>IV° Vaccinations et revaccinations?</i></center> | + | <center><i>IV° Vaccinations et revaccinations.</i></center> |
Vacciner et revacciner en masse tous les habitants des localités atteintes et les habitants voisins de ces localités. Pour vacciner en même temps tout un pays, il faut une source abondante de vaccin et la vaccination animale fournira surtout cette source abondante. Les communes pourraient dans ce but faire venir de Paris un certain nombre de veaux et de génisses. À défaut de ces animaux on vaccinerait avec du vaccin de l'Académie de médecine ou avec du vaccin animal que plusieurs établissements privés possèdent maintenant en quantité suffisante. | Vacciner et revacciner en masse tous les habitants des localités atteintes et les habitants voisins de ces localités. Pour vacciner en même temps tout un pays, il faut une source abondante de vaccin et la vaccination animale fournira surtout cette source abondante. Les communes pourraient dans ce but faire venir de Paris un certain nombre de veaux et de génisses. À défaut de ces animaux on vaccinerait avec du vaccin de l'Académie de médecine ou avec du vaccin animal que plusieurs établissements privés possèdent maintenant en quantité suffisante. | ||
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Version actuelle
| La mortalité gabéricoise et les mesures prises lors des épidémies de variole en 1881 et en 1888, ce au travers des inserts dans les délibérations du conseil municipal et les articles dans les journaux locaux du « Finistère » [1] et du « Courrier du Finistère » [2] .
Autres lectures : « L'histoire de la Bossen, la peste d'Elliant, par Jean-Marie Déguignet » ¤ « Bosenn Eliant ou La Peste d'Elliant du Barzaz-Breizh * » ¤ « LUZEL François-Marie - Bosenn Elliant, gwerz de la Peste d'Elliant » ¤ « 1786-1787 - Rapports médicaux sur le traitement de l'épidémie de dysenterie » ¤ « 1927 - Epidémie de teigne tondante parmi les pupilles de l'oeuvre Grancher » ¤ « 1908-1921 - Epidémies de grippe, rougeole, dysenterie et teigne dans les écoles » ¤ « 1877 - Pierre Nédélec, guérisseur de la rage, condamné pour exercice illégal de la médecine » ¤ | ||||||
[modifier] 1 Présentation
Sur la courbe ci-contre des chiffres de mortalité pour la commune d'Ergué-Gabéric, on remarque un pic très marqué de 113 décès au total pour l'année 1881, à savoir un chiffre doublé par rapport au chiffre moyen de 55 des années précédentes, mais en 1888 il est à peine supérieur à 60 morts. En fait pour ces deux années épidémiques, comme l'ont rapporté les journaux finistériens, les foyers communaux de contagion ont été différents : en 1881 ce sont les régions de Quimper et de Pont-Aven qui ont été touchées les premières, en 1888 la variole s'est propagée sur Brest, Pont-l'Abbé, Douarnenez, Laz et Leuhan. En 1881, la seule délibération du conseil municipal faisant état de l'épidémie date de début juillet, et il n'y est question que de « la répartition d'une somme de cent francs attribuée aux varioleux par M. le Préfet ». La présence de malades de la variole est bien confirmée par la prise en compte de ce secours. Mais en réalité cette année-là on compte à Ergué-Gabéric plus d'une soixantaine de décès dus à la variole. Le doublement de la mortalité annuelle est rigoureusement égal à celui de la commune de Kerfeunteun qui a aussi souffert du fléau. Début avril 1888, le conseil municipal fait état d'une circulaire préfectoral sur la protection contre la variole : « Les membres du conseil municipal s'occupent de la circulaire préfectorale qui donne des conseils et instructions concernant l'épidémie de variole. » Cette circulaire, publiée dans le journal « Le Finistère » Dans le journal « Le Courrier du Finistère » |
Le même conseil gabéricois du 2 avril préconise que les vaccinations se fassent sur les trois quartiers principaux de la commune : « Tous les membres du conseil voudraient que comme par le passé le médecin veuille bien vacciner au bourg, à l'école de Lestonan et à Kerdévot ». Le terme « comme le passé » fait probablement référence à la campagne de vaccination qui a suivi l'épidémie surprise de 1881. En ces années-là, la technique du vaccin antivariolique est nouvelle et innovante car la « vaccine » découverte par l'anglais Edward Jenner, n'a été introduite en France qu'à partir de 1820 et devait être fabriquée à partir de souches animales (veaux et génisses). Après ces propagations varioliques de la fin du 19e siècle il faudra attendre presque 100 ans pour que la variole ne soit complètement éradiquée, la dernière épidémie étant celle de Vannes en 1955. |
[modifier] 2 Transcriptions des sources
Les textes transcrits ci-dessous contiennent des paragraphes ( § ) non déployés. Vous pouvez les afficher en un seul clic : § Tout montrer/cacher
Délibérations :
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Journaux de 1888:
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[modifier] 3 Documents et revue de presse
Délibérations du conseil | |||||
Journaux 1881 | |||||
Journaux 1888 | |||||
[modifier] 4 Annotations
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- Le Finistère : journal politique républicain fondé en 1872 par Louis Hémon, bi-hebdomadaire, puis hebdomadaire avec quelques articles en breton. Louis Hémon est un homme politique français né le 21 février 1844 à Quimper (Finistère) et décédé le 4 mars 1914 à Paris. Fils d'un professeur du collège de Quimper, il devient avocat et se lance dans la politique. Battu aux élections de 1871, il est élu député républicain du Finistère, dans l'arrondissement de Quimper, en 1876. Il est constamment réélu, sauf en 1885, où le scrutin de liste lui est fatal, la liste républicaine n'ayant eu aucun élu dans le Finistère. En 1912, il est élu sénateur et meurt en fonctions en 1914. [Ref.↑ 1,0 1,1]
- Le « Courrier du Finistère » est créé en janvier 1880 à Brest par un imprimeur Brestois, Jean-François Halégouët qui était celui de la Société anonyme de « l'Océan » qui éditait à Brest depuis 1848 le journal du même nom, et par Hippolyte Chavanon, rédacteur en chef commun des deux publications. Le but des deux organes est de concourir au rétablissement de la monarchie. Le Courrier du Finistère est, de 1880 à 1944, un journal hebdomadaire d'informations générales de la droite légitimiste alliée à l'Église catholique romaine jusqu'au ralliement de celle-ci à la République. Il est resté ensuite le principal organe de presse catholique du département, en ayant atteint un tirage remarquable de 30 000 exemplaires en 1926. Rédigé principalement en français, il fait une place remarquable à la langue bretonne, qui est, alors, pour certains ruraux, la seule langue lisible, grâce à l'enseignement du catéchisme. Ayant continué de paraître pendant l'Occupation allemande (1940-1944), Le Courrier du Finistère fait l'objet d'une interdiction de parution. Pour lui faire suite, le diocèse de Quimper a suscité la création d'un hebdomadaire au contenu unique, mais sous deux titres, le Courrier du Léon et le Progrès de Cornouaille. [Ref.↑ 2,0 2,1]
Thème de l'article : Document d'archives sur le passé d'Ergué-Gabéric. Date de création : Mars 2020 Dernière modification : 10.04.2020 Avancement : [Développé] |