Délibérations :
Juillet 1881
Le Conseil après avoir pris connaissance de la lettre de M. le Préfet en date du 29 juin dernier relative à la répartition d'une somme de cent francs attribuée aux varioleux par M. le Préfet nomme Messieurs Yaouanc et Nédélec comme distributeurs de la dite somme.
Signatures : Le Roux H. ; Le Grand Jean ; Berre Jean ; Yaouanc ; Nédélec François ; Bacon Louis ; Feunteun ; Riou
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2 avril 1888
Les membres du conseil municipal s'occupent de la circulaire préfectorale qui donne des conseils et instructions concernant l'épidémie de variole ... Tous les membres du conseil voudraient que comme par le passé le médecin veuille bien vacciner au bourg, à l'école de Lestonan et à Kerdévot.
Signatures : Laurent ; Nédélec ; Pérenez ; H. Le Roux, maire ; Riou ; Yaouanc ; Le Grand ; Poher ; Le Berre ; Kernevez
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Journaux de 1881:
Courrier du Finistère - 2 avril 1881
LA VARIOLE. Une épidémie de variole ravage, en ce moment, quelques paroisses de notre département. Il est fort à craindre que la contagion s'étende de plus en plus. Quimper, qui semble en être le foyer, compte déjà un grand nombre de victimes, et plusieurs communes des environs sont atteintes dans des proportions plus ou moins considérables. Kerfeunteun, en particulier, souffre de cet horrible fléau.
§ Si le nombre des victimes ...
Si le nombre des victimes n'est pas plus considérable encore, on le doit surtout à l'empressement des populations à se faire vacciner ; car l'épidémie se présente presque toujours avec les caractères les plus pernicieux.
Partout les médecins rivalisent de dévouement, mais ils ne peuvent atteindre tous les malades, et combien de malheureux mourraient abandonnés, sans soins et sans remèdes, si nous n'avions pas là ces bonnes religieuses, que l'on trouve partout au chevet du pauvre ! ... Elles s'en vont, sans nul souci de la contagion, prodiguant à tous les trésors de leur charité.
Le fléau est d'autant plus atroce, qu'il se combine souvent avec la misère et la pauvreté la plus absolue. Les nombreuses cohabitations dans de misérables taudis, l'absence de meubles, de linge, d'alimentation, etc., etc., tout cela amène alors de véritables désastres. Nous connaissons deux de ces bonnes religieuses qui voient chaque jour, jusqu'à quarante malades dans ces conditions lamentables.
« - Quelles mesures de précautions prenez-vous, ma Sœur, demandions-nous à l'une d'elles, dans vos tournées de malades, après avoir respiré cet air infectieux et pansé ces horribles plaies ? ».
« - Oh! répondit en riant, sœur O..., je me lave toujours les mains, avant de me mettre à table. Dieu me garde, je n'ai pas à m'occuper du reste ! ».
Tout cela n'arrêtera pas les sectaires dans leurs projets de persécutions. Mais nous nous demandons ce que deviendront les pauvres, alors qu'on les aura assassinées à coups d'impôts ? ... Vienne une épidémie, et Dieu sait si les malheureux verront à leurs chevets les libres-penseurs et les libres-soupeuses de la République !
Que Dieu nous garde nos Sœurs et nous délivre de ces farceurs !
En attendant, nous ne saurions trop recommander à nos lecteurs de prendre leurs précautions avant l'arrivée de l'épidémie. Il y a là un remède des plus simples ... Il est facile et à la portée de tous : c'est le vaccin ! Il résulte des observations de tous ceux qui ont vu de près les dernières victimes de la variole, qu'au nombre des morts, 19 sur 20, n'avaient pas été vaccinées ou revaccinées.
JOB
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Finistère - 9 février 1881
QUIMPER. Nous pouvons nous considérer comme délivrés de cette terrible variole qui sévissait sur notre ville depuis plus d'un mois. Jeudi, M. le maire et M. le préfet ont visité l'hospice et en sont sortis avec la conviction que l'épidémie touche à sa fin.
§ Dans la salle des militaires, sur cinq malades ...
Dans la salle des militaires, sur cinq malades, quatre sont complètement guéris et ne sont conservés à l'hospice que par mesure de précaution ; le cinquième est lui-même convalescent.
Pour les malades civils, pas un qui ne soit hors de danger.
Ces heureux résultats sont dus aux bons soins donnés aux malades et aux précautions d'isolement qui ont été prises.
En ville, le nombre des malades a beaucoup diminué.
Les autorités ont pris toutes les mesures en leur pouvoir pour combattre le mal. Il importe que les habitants s'attachent, de leur côté, à éviter toutes les causes d'insalubrité, surtout à maintenir la propreté, aussi bien dans la rue que dans les appartements.
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Finistère - 18 juin 1881
Nouvelles et Renseignements. M. le Préfet du Finistère a adressé, à la date du 13 juin, à MM. les maires du département, une circulaire dont nous croyons devoir citer quelques extraits :
§ L'épidémie variolique qui sévit depuis plusieurs mois ...
L'épidémie variolique qui sévit depuis plusieurs mois dans certaines parties du département, dit M. le préfet, me fait un devoir d'insister de nouveau auprès de vous sur l'utilité des vaccinations et revaccinations et de vous signaler les graves conséquences que peuvent avoir, dans les circonstances actuelles, l'indifférence et l'apathie des habitants de nos campagnes.
« Je vous l'ai déjà dit, Messieurs, et je ne saurais trop vous le répéter, c'est à vous qu'il appartient d'éclairer les populations encore ignorantes sur la nature et les dangers de la variole, sur les moyens de s'en préserver et d'en combattre ou d'en atténuer les funestes effets quand on n'a pu se mettre à l'abri de son invasion.
« Il n'existe qu'un moyen efficace pour préserver de la variole : c'est la vaccine, qui exerce son action préservatrice d'une manière absolue sur la plupart des personnes vaccinées ; ceux qui ont perdu, au bout d'un certain temps, l'immunité de la vaccine, peuvent la recouvrer par la revaccination.
« La variole étant une maladie essentiellement contagieuses, on ne saurait prendre trop de précautions et l'isolement des malades est un précepte qui doit être rigoureusement observé ; les chambres dans lesquelles ils auraient séjourné, devront être nettoyées et assainies avec le plus grand soin ; les objets qui leur auraient servi, seront lavés ou brûlés.
« Enfin, il est essentiel que l'inhumation des victimes de l'épidémie ait lieu dans un délai aussi bref que possible ».
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Finistère - 10 Août 1881
PONT-AVEN. - M. le maire de Pont-Aven nous adresse la lettre suivante :
« Pont-Aven, le 5 août 1881. Monsieur le rédacteur. Certaines personnes, dans le but, sans doute, d'empêcher de se rendre à Pont-Aven les touristes et les artistes qui y viennent tous les ans passer une partie de l'année, font courir le bruit faux et malveillant qu'il meurt, dans cette localité, dix personnes par jour, de la variole.
§ Or, voici l'exacte vérité ...
« Or, voici l'exacte vérité : Le registre des décès pour 1991, constate, à la date de ce jour, 52 décès seulement, sur lesquels 20 sont attribués à la variole (soit moins d'un cas par semaine).
« Dans l'intérêt de la vérité, je vous serais reconnaissant, monsieur le rédacteur, de vouloir bien insérer cette lettre dans le plus prochain numéro de votre journal.
« Veuillez agréer, etc. ... Le maire de Pont-Aven, chevalier de la Légion d'honneur, A. David.
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Finistère - 3 septembre 1881
CONSEIL GÉNÉRAL DU FINISTÈRE. Séance du 24 Août 1881. Budget primitif de 1882.
L'indemnité de 6,000 francs pour la propagation de la vaccine, a été adoptée après quelques observations de MM. Gestin et Le Clech, suivie de la réponse de M. le Préfet, de laquelle il résulte que l'Administration a usé largement pour subvenir aux misères de l'épidémie de variole, des crédits qu'elle avait à sa disposition, et qu'elle s'est même adressée au ministère de l'Intérieur qui lui a envoyé 5.000 francs.
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Journaux de 1888:
Courrier du Finistère - 28 Janvier 1888
Ar vreac'h ne ia ket dioc'h Brest. Deuet eur pennad arog ar goan, e kendal'ch, ato, heb ober ravaj braz, mez heb dispega tamm ebet ken neubeut.
Ouspenn e kear Vrest ema ar c'hlenved var a glevomp. Lakaat ar vreac'h d'ar vugale ha d'an dud iaouank, ha zoken d'ar re en oad, a zo eun dra vad da ober er parreziou ma tispak enn'ho ar c'hlenved hag er re memes ma tosta ar c'hlenved dez'ho. An tammik soursi-ze hen d'euz taltevez ho buez da veur a hini. Tad ha mamm lezirek var gemense zo evel tud ha na rafent fors ebet euz a vuez ho bugale.
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Courrier du Finistère - 3 mars 1888
Leuhan. -Laz. Enn dieu barrez-se ema ar vreac'h, ha, dioc'h a lavar eur journal ne reer ket ar pez a dlefet evit diouall euz ar c'hlenved hag evit louzaoui ar re glanv.
Ar skrid 'zo ema varlerc'h, « La variole », hello renta servich var ar poent-se.
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Courrier du Finistère - 10 novembre 1888
Variole. Une épidémie de variole règne dans le canton de Pont-l'Abbé : à Pont-l'Abbé, Treffiagat, Plobannalec, Guilvinec, Loctudy, Plonéour, Combrit.
L'épidémie n'a vraiment de gravité qu'à Loctudy. - Un correspondant de journal parisien conta que 20 personnes étaient mortes en un jour à Treffiagat ; or, c'était 20 en six mois !
La maladie avait été apportée par une famille de pêcheurs de Douarnenez au Guilvinec ; elle est venue de Guilvinec à Pont-l'Abbé.
L'une des dernières victimes au Guilvinec, c'est l'instituteur, M. Schmitt.
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Finistère - 7 mars 1888
Commission départementale. Épidémie de variole. - La Commission autorise M. le Préfet, sur sa demande, à faire traduire en breton et afficher dans les communes les instructions données sur les mesures préservatrices à prendre en cas d'épidémie.
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Finistère - 14 mars 1888
Douarnenez. - On sait que la variole sévit depuis quelque temps à Douarnenez, Leuhan et Laz.
Le général, commandant le 11e corps d'armée, vient de décider le maintien dans ces communes des hommes en permission ou en congé, jusqu'à la fin de l'épidémie, et l'ajournement des hommes de l'armée territoriale ayant à répondre à des appels échelonnés.
Cette dernière mesures sera également appliquée aux réservistes de la cavalerie, domiciliés dans les localités contaminées, qui se trouvaient appelés à la date du 15 mars.
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Finistère - 21 mars 1888
Instructions sanitaires. M. le Préfet vient de faire afficher, dans toutes les communes, l'avis suivant en français et en breton :
L'épidémie de variole qui s'est montrée sur plusieurs points du département paraît prendre en ce moment une certaine extension.
J'ai invité MM. les Maires à user de toute leur influence et de leur autorité pour amener leurs administrés à ne négliger aucune des précautions recommandés contre la maladie. À cet effet, je leur ai transmis un extrait du rapport adressé à M. le Ministre du Commerce par le docteur Proust, Inspecteur général des services sanitaires, rapport inséré au Journal Officiel du 26 février dernier et indiquant les mesures susceptibles d'enrayer la propagation du mal.
§ Désireux de donner à ces instructions la plus grande publicité ...
Désireux de donner à ces instructions la plus grande publicité possible en les mettant à la portée de tous, je crois de mon devoir d'en rappeler aux habitants les prescriptions principales qui sont le résultat d'expériences nombreuses et décisives.
Il dépendra surtout des habitants de diminuer la contagion et même arrêter immédiatement sur place l'épidémie de variole en exécutant les mesures suivantes :
I° Isolement des malades.
Ne laisser ...
II° Désinfection des linges.
Désinfection des vêtements ...
III° Isolement des locaux.
Après la mort ou la guérison des varioleux ...
IV° Vaccinations et revaccinations?
Vacciner et revacciner ...
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