BOLLORÉ Anne - En mer de Chine, le voyage de l'Alcmène 1843-45

Couverture

De la Mer Jaune à Macao

De Canton à Hong-Kong

Alors qu'il est jeune chirurgien de la marine nouvellement promu, Jean-René Bolloré, arrière-arrière-grand-père de l'auteure, s'embarque le 1er décembre 1842 sur la corvette l'Alcmène pour une expédition en Asie de 42 mois au départ de Rochefort (il y reviendra fin mai 1846). Pendant son long voyage il rédige un journal de bord, que Gwenn-Aël Bolloré, le père d'Anne Bolloré, a édité en 1979.

Grâce à ce journal et à bien d'autres témoignages et archives, Anne Bolloré s'est attelée à réécrire la trame et le contexte de ce voyage pour aboutir à un passé recomposé le plus fidèlement possible, ceci à la manière de son précédent livre consacré à l'histoire américaine de sa mère [1]. Ici on suit l'officier au gré des tempêtes, des escales et de ses découvertes exotiques, loin de sa Bretagne natale.

Jean-Pierre Raffarin, grand connaisseur de la Chine, met en exergue dans sa préface le chapitre XXXIII "Le vent de l'histoire" qui relate la signature le 24 octobre 1844 sur l'Archimède, l'autre corvette de l'expédition, du traité de Huangpu/Whampao à vocation commerciale entre la France et la Chine Jean-René Bolloré mentionne dans son journal cet évènement de façon laconique : « Le jeudi 24 octobre, à 5 h. 1/2 du matin, nous appareillons pour Manille. L'Archimède chauffait déjà pour transporter à Canton le commissaire spécial et vice-roi Ky-Yn, et l'ambassadeur Lagrené. » Anne Bolloré a su reconstituer les pièces manquantes du puzzle en donnant le récit de cette rencontre historique.

Le livre est intéressant également pour comprendre son enfance :

• Son père René-Corentin, maitre de chaloupe à Douarnenez, décède en 1838 alors que Jean-René est élève officier à l'école de médecine navale à Brest.
• Il se fiance avec sa cousine germaine, Elisabeth Bolloré, fille de son oncle Jean-Guillaume, lequel est chapelier à Quimper et accessoirement aide son beau-frère Nicolas Le Marié à créer un moulin à papier à Odet.

Anne Bolloré imagine avec force détails des lettres échangées écrites par son amoureuse et reçues par le chirurgien lors son périple, l'une de la rue des Régaires à Quimper où est l'usine à chapeaux de son père (page 88), l'autre en villégiature au moulin d'Odet chez son oncle Le Marié (page 345). Cette relation forte avec cette jeune Elisa, une femme de tête, explique certainement pourquoi Jean-René s'est arrêté de naviguer, pour revenir vite au pays en 1846.

Le livre « En mer de Chine » s'achève le 1er janvier 1845 à Macao. Les aventures vont se poursuivre à Manille et en baie de Tourane où Jean-René va assister à d'autres évènements rocambolesques, lesquels seront l'amorce de la présence militaire au Viet-Nam : cela fera l'objet d'un second récit à paraitre qui pourrait s'intituler « Aventures de l'Alcmène en mers d'Asie 1845-46 ». À suivre très prochainement !

Autres lectures : « BOLLORÉ Jean-René - Voyages en Chine et autres lieux » ¤ « La libération d'un missionnaire au royaume d'Annam, journaux de bord de l'Alcmène 1845 » ¤ « Nicolas Le Marié (1797-1870), entrepreneur papetier » ¤ « Jean-René Bolloré (1818-1881), chirurgien et entrepreneur » ¤ « Gwenn-Aël Bolloré (1925-2001), écrivain-poète et PDG » ¤ « Obsèques du Docteur Bolloré, l'Impartial du Finistère 1881 » ¤ 

Thème de l'article : Fiche bibliographique d'un livre ou article couvrant un aspect du passé d'Ergué-Gabéric

Date de création : février 2022    Dernière modification : 11.02.2022    Avancement : [Fignolé]