| Couverture | |
|
| Annexes | |
|
| Carte | |
|
|
Ce mémoire de maîtrise de plus de 300 pages soutenu par Nathalie Calvez [1] en juin 1990 est un travail remarquable méconnu qui donne une description inspirée et documentée de la noblesse des années 1400-1600 en basse Cornouaille bretonne : « Quiconque se promène en Bretagne, en prenant son temps, peut constater la présence de nombre de portes ouvragées, de bâtiments plus cossus que ne devraient l'être les corps de ferme habituels, qui dénotent noble, le "manoir". La Bretagne n'est-elle d'ailleurs pas réputée pour cela ? Or, il n'y aurait pas eu de manoirs sans nobles ... ».
Le territoire analysé est toute la pointe sud-ouest du département actuel du finistère, des paroisses occidentales de Plogoff à Penmarc'h jusqu'au territoire d'Ergué-Gabéric à l'est de Quimper (cf carte de la page 6 ci-contre).
Le plan du mémoire, à la fois précis et didactique, est construit en trois parties : I. Caractères généraux ; II. Les niveaux de noblesse : La haute noblesse, La moyenne noblesse, Petite noblesse et plèbe nobiliaire ; III. Un certain mode de vie. Il permet d'expliquer les caractéristiques sociales de l'époque et de donner des exemples au travers des transcriptions inédites à partir de documents d'archives pour la plupart de 1480-1540 conservés aux archives départementales de Nantes.
§ Sommaire détaillé
Introduction (p. 1)
CHAPITRE PREMIER - Caractères généraux de la noblesse (p. 3)
I L'aristocratie et son milieu
A. Le territoire géographique retenu (p. 5)
B. Le découpage féodal et administratif (p. 7)
C. Cararactérisques géographiques (p. 8)
II L'état de noblesse (p. 9)
A. L'acquisition de la noblesse (p. 9)
1) La naissance (p. 9)
2) Les charges (p. 9
3) Le service armé (p. 9)
4) L'anoblissement par la renommée (p. 9)
B. L'ancienne noblesse (p. 11)
C. La perte de noblesse (p. 11)
D. Des privilèges (p. 12)
III Repérage de la population noble (p. 13)
A. Comment connaître ces nobles (p. 13)
1) La Réformation des feux (p. 13)
2) Les "Monstres" de l'évêché de Cornouaille des 4 et 5 septembre 1481 (p. 15)
3) Les aveux et dénombrements (p. 17)
B. Combien sont-ils (p. 22)
C. Répartition de la noblesse (p. 26)
CHAPITRE DEUXIÈME - Les niveaux de noblesse (p. 37)
LA HAUTE NOBLESSE(p. 38)
I Le cas particulier des Rohan (p. 39)
A. "Roi ne puis. Duc ne daigne. Rohan suis" (p. 39)
B. Des alliances prestigieuses (p. 40)
C. De vastes possessions (p. 41)
D. Responsabilités politiques et service armé (p. 45)
E. Revenus et fortunes (p. 47)
II Les Seigneurs du Pont (p. 52)
A. L'ancienne extraction (p. 53)
B. Les alliances (p. 53)
C. Un fief cohérent (p. 55)
D. Rôle politique et service armé (p. 59)
E. Revenus et fortune (p. 61)
1) Ressources de la seigneurie (p. 61)
2) Les revenus immuables (p. 62)
3) Les revenus muables (p. 64)
III Les autres membres de la haute noblesse (p. 69)
A. Des apparitions ponctuelles (p. 69)
1) Au travers des épouses (p. 69)
- Les Rostrenen (p. 69)
- Les du Chaster (p. 70)
2) Au travers de la fonction (p. 71)
3) Dans les rachats (p. 71)
B. Les vicomtes du Fou (p. 72)
1) Les caractéristiques (p.72)
2) Jean du Fou, seigneur de Rustephan et de Noastre (p. 73)
3) Les autres représentants de la maison du Fou (p. 74)
LA MOYENNE NOBLESSE (p. 76)
I Les caractères sociaux (p. 77)
A. L'ancienne extraction (p. 77)
B. Les alliances (p. 78)
1) Les Rosmadec : un vaste réseau (p. 78)
2) Asorptions et extinctions (p. 80)
C. La tradition militaire et les charges (p. 81)
1) Une tradition lointaine (p. 81)
2) Des chefs de guerre : l'exemple d'Alain de Guengar (p. 83)
3) Un habitat fortifié (p. 84)
D. Présence dans l'entourage ducal et royal (p. 87)
E. L'accès aux ordres de chevalerie (p. 91)
II La noblesse terrienne (p. 95)
A. Remarques préléminaires (p. 96)
1) Domaine et fief (p. 96)
a) Le Domaine (p. 96)
b) Le fief (p. 98)
2) Monnaie et mesures (p. 98)
B. Les revenus des seigneuries (p. 100)
1) Les Tyvarlen, seigneur de Guilguiffin (p. 100)
2) Les Seigneurs de Rosmade (p. 106)
3) Autres exemples (p. 112)
C. Seigneuries ou sieuries ? (p. 113)
III La noblesse des finances (p. 116)
A. Les Le Baud : des receveurs ordinaires (p. 116)
B. Les cadets et les chefs de nom (p. 118)
1) Les Kerloegen (p. 118)
2) Les Treanna (p. 121)
3) Les Coettanezre (p. 122)
4) Les Lezongar (p. 124)
5) Les Autret (p. 126)
PETITE NOBLESSE ET PLÈBE NOBILIAIRE (p. 134)
I. La petite noblesse (p. 135)
A. Les critères de cette noblesse (p. 135)
B. Quels sont ces nobles ? (p. 138)
1) Les nobles et les cadets (p. 138)
2) Les anoblis (p. 140)
- Les le Coing (p. 140)
- Les Marion (p. 141)
C. Des charges locales (p. 143)
D. Les revenus du patrimoine foncier (p. 145)
II. La plèbe nobiliaire (p. 150)
A. Qui sont-ils ? (p. 150)
B. Leurs revenus (p. 151)
C. Vers l'indigence (p. 152)
CHAPITRE TROISIÈME - Un certain mode de vie (p. 155)
I Une vie de traditions (p. 157)
A. L'enracinement à la terre (p. 157)
B. La tradition guerrière (p. 161)
C. Le prestige (p. 162)
1) Des généalogies fabuleuses (p. 162)
2) Les armoiries (p. 163)
D. Des privilèges (p. 167)
1) Les prééminences (p. 167)
2) La justice (p. 173)
II Foi et culture (p. 177)
A. La place de la noblesse dans les institutions ecclésiastiques (p. 177)
1) Dans le clergé régulier (p. 177)
2) Dans le clergé séculier (p. 178)
- Bertrand de Rosmadec (p. 179)
- Claude de Rohan (p. 182)
B. La place de la religion dans la vie quotidienne (p. 184)
1) La faveur des ordres mendiants (p. 184)
2) Les ordres militaires (p. 187)
3) Fondations de chapellenies (p. 187)
4) Une politique de prestige (p. 189)
C. La culture (p. 190)
III La vie sociale (p. 194)
A. Lieu de résidence et demeure (p. 194)
1) Le lieu d'implantation (p. 195)
2) Les possesseurs de manoirs (p. 197)
3) Structures architecturales (p. 198)
B. Le train de vie (p. 207)
1) L'ameublement du manoir (p. 207)
2) Réserves et cheptel (p. 208)
3) L'entourage (p. 208)
4) La consommation (p. 209)
C. La famille (p. 210)
Conclusion (p. 214)
Pour ce qui concerne Ergué-Gabéric, les nobles sont cités à de nombreuses reprises, notamment aux pages suivantes :
- Pages 7 et 147 : Les jardins et courtils
[2] , présents dans les aveux, laissent supposer qu'il existe une culture maraîchère. Description : « Le manoir de Quenechgongar, o les maisons, estaige, parc, court, jardrins, vergers, courtilz ». Source : A.L.A. B 2012/8, Ergué-Gabéric, Aveu de Jehan de Bennerven, folio 1 recto.
- Page 73 : En 1460, au décès de son père, Jean du Fou, miseur de Quimper, puis chevalier, conseiller et chambellan du roi, hérite à Ergué-Gabéric du manoir de Kerjestin, alors à ferme, et des villages de Keranroes, Kerriou, Kermoysan et Kernech-Daniel. Dans le chapitre « La haute noblesse », la grande famille de Rohan est largement représentée en basse-Cornouaille, et on peut y inclure aussi la paroisse d'Ergué-Gabéric car le domaine de Kerjestin de Jean du Fou passe dans l'escarcelle des Rohan après 1492.
- Page 123 : Charles de Coettanezre dans un aveu de 1540 par son curateur Alain de Pennisquin pour le manoir de Lezergué « o ses maisons, courtils, creches, cours, étables, colombier, moulin, pourpris, jardins, rues, sartraycis et bois de haute futaie et de taillis et revenants, terres chaudes et froides » dont le revenu annuel est de trois livres, auquel il faut ajouter 63 livres pour la métairie et toutes les autres tenues, et le revenu de sa charge d'une vingtaine de livres, soit un total de moins de 100 livres.
- Page 178 : les nobles exercent également dans le clergé séculier, généralement ce sont de petits nobles qui exercent la prêtrise. Par exemple « Missire Yves Le Guen, prebstre », possessionné à Lestonan en Ergué-Gabéric. Aveu rendu par Pierre de Kerfors en 1540.
L’intérêt du mémoire pour Ergué-Gabéric est essentiellement dans le travail de transcription de 11 documents d'archives datés de 1464 à 1541, aux cotes B2011, B2012 et B2013 des « Aveux et dénombrements de la sénéchaussée de Quimper ». Quand on sait la difficulté de déchiffrer ces pièces anciennes, les 44 pages de transcriptions sont très précieuses (cf. facsimilés ci-dessous).
Ces documents sont des descriptions de leurs manoirs et tenues gabéricoises pour leurs propriétaires nobles, à savoir François de Lysiard pour Kergonan [3] en 1540, Caznevet Kerfors pour le dit lieu en 1488 et 1493, Pierre de Kerfors en 1539, Jehan Kersulgar en 1500, Jehan de Bennerven pour Cnechcongar en 1463, 1483, 1493 et 1540, Charles de Coattanezre pour Lesergue en 1540, Thomas Kermorial pour Melenec en 1541.
Autres lectures : « 1540 - Aveu de François Lysyard, seigneur de Kergonan » ¤ « 1806-1921 - L'histoire de l'octroi à Ergué-Gabéric au 19e siècle » ¤ « 1648 - Déclarations pour le lieu-dit Kerlaviou » ¤ « BERNARD Norbert - Chemins du Ve au XVIIe siècle à Ergué-Gabéric » ¤
|