De Plobannalec à l'abbaye d'Oka
La vie romanesque de Pierre-Jean Le Calvez
Quel destin ! Pierre-Jean Le Calvez, fils de paysan de Plobannalec, fut tour à tour curé d'une paroisse au nord-est des Etats-Unis, marié selon un rite protestant, père de quatre enfants, avant de terminer sa vie comme moine trappiste au Canada ! Serge Duigou ouvre les portes d'une aventure hors du commun.
Pierre-Jean Le Calvez est né le 10 octobre 1829 à Plobannalec, à la ferme de Kerlan Plonivel, tenue par ses parents, Pierre-Jean Le Calvez et Jeanne Le Guichaoua. Ces derniers occupent une position sociale enviée en Pays bigouden. En effet, la grand-mère paternelle de Pierre-Jean, Tudine Toulemont, était la fille de Pierre Toulement, un cultivateur hors norme qui, sous la Révolution, fit l'acquisition comme biens nationaux de trois propriétés ayant appartenu au dernier baron du Pont. Parmi celles-ci, le fonds de Kerlan Plonivel, dont il était déjà domanier et dont sa fille hérite en 1808.
Pierre-Jean Le Calvez fait donc parie de l'une des familles paysannes les plus aisées et les plus en vue du Pays bigouden. Bien qu’aîné de fratrie, il fait le choix - à moins que ses parents l'aient fait pour lui - d'entrer au séminé. Ordonné prêtre en 1854, à l'âge de vingt-cinq ans, il est nommé instituteur libre à Ergué-Gabéric. Mais son destin bascule l'année suivante.
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