1700-1780 - Les mouvances du présidial de Quimper dans la paroisse d'Ergué-Gabéric
Un article de GrandTerrier.
Version du 3 février ~ c'hwevrer 2017 à 21:42 (modifier) GdTerrier (Discuter | contributions) ← Différence précédente |
Version du 3 février ~ c'hwevrer 2017 à 21:44 (modifier) (undo) GdTerrier (Discuter | contributions) Différence suivante → |
||
Ligne 12: | Ligne 12: | ||
Cet inventaire des manoirs, moulins et villages, non daté précisément si ce n'est du 18e siècle, constitue la dernière photographie de l'ancien régime avant la Révolution de 1789 <ref>Pour la photographie organisée par les autorités révolutionnaires, on peut consulter le document du recensement complet de la population gabéricoise en 1790.</ref>. Le premier registre (cote ADF B502) est probablement daté du début du siècle, et le second (cote ADF B503) est un complément mis à jour après 1730, par la référence à un aveu <ref name="Aveu">{{K-Aveu}}</ref> adressé au Roy. | Cet inventaire des manoirs, moulins et villages, non daté précisément si ce n'est du 18e siècle, constitue la dernière photographie de l'ancien régime avant la Révolution de 1789 <ref>Pour la photographie organisée par les autorités révolutionnaires, on peut consulter le document du recensement complet de la population gabéricoise en 1790.</ref>. Le premier registre (cote ADF B502) est probablement daté du début du siècle, et le second (cote ADF B503) est un complément mis à jour après 1730, par la référence à un aveu <ref name="Aveu">{{K-Aveu}}</ref> adressé au Roy. | ||
- | Ce registre est géré par le présidial de Quimper, une juridiction royale composé de juges, procureur, sénéchal, avocats et conseillers, et en charge de donner la justice criminelle et civile, notamment les arbitrages sur les successions et droits seigneuriaux. Attachés au domaine royal, le présidial et la sénéchaussée ne traitent pas des affaires civiles et ecclésiastiques relevant des régaires <ref name="Régaires">{{K-Regaires}}</ref>, c'est-à-dire les mouvances constituant le domaine temporel du seigneur Évêque de Quimper. | + | Ce registre est géré par le présidial de Quimper, une juridiction royale composé de juges, procureur, sénéchal, avocats et conseillers, tous en charge de délivrer la justice criminelle et civile, en particulier les arbitrages sur les successions et droits seigneuriaux. Attachés au domaine royal, le présidial et la sénéchaussée ne traitent pas des affaires civiles et ecclésiastiques relevant des régaires <ref name="Régaires">{{K-Regaires}}</ref>, c'est-à-dire les mouvances constituant le domaine temporel du seigneur Évêque de Quimper. |
Pour ce qui concerne Ergué-Gabéric, le géographe Jean-Baptiste Ogée écrivait en 1780 : « <i>Toute la paroisse relève du roi, à l'exception des trois villages de Kermorvan, de Kernechiron <ref>Kernechiron : sans doute « <i>Kerneriou</i> », c'est-à-dire Coat-Piriou.</ref> et Kerougan <ref>Kerougan ou Kerouquéau : formes anciennes du lieu-dit aujourd'hui orthographié Keranguéo.</ref>, qui se trouvent sous le fief de l'évêque de Quimper.</i> ». Il faut lire Kermorvan, Coat-Piriou et Keranquéo, auxquels il faut ajouter d'autres villages gabéricois formant aussi propriété épiscopale, à savoir Quillyhouarn, Creac'h-Ergué, Kerho et Cutuillic / Saint-André. Sans oublier toute la partie sud-ouest de la commune actuelle, autour du Cleuyou, Kerampensal, La Salle-verte, Kerelan qui étaient rattachés à Lanniron ou Ergué-Armel pendant l'ancien régime. | Pour ce qui concerne Ergué-Gabéric, le géographe Jean-Baptiste Ogée écrivait en 1780 : « <i>Toute la paroisse relève du roi, à l'exception des trois villages de Kermorvan, de Kernechiron <ref>Kernechiron : sans doute « <i>Kerneriou</i> », c'est-à-dire Coat-Piriou.</ref> et Kerougan <ref>Kerougan ou Kerouquéau : formes anciennes du lieu-dit aujourd'hui orthographié Keranguéo.</ref>, qui se trouvent sous le fief de l'évêque de Quimper.</i> ». Il faut lire Kermorvan, Coat-Piriou et Keranquéo, auxquels il faut ajouter d'autres villages gabéricois formant aussi propriété épiscopale, à savoir Quillyhouarn, Creac'h-Ergué, Kerho et Cutuillic / Saint-André. Sans oublier toute la partie sud-ouest de la commune actuelle, autour du Cleuyou, Kerampensal, La Salle-verte, Kerelan qui étaient rattachés à Lanniron ou Ergué-Armel pendant l'ancien régime. |
Version du 3 février ~ c'hwevrer 2017 à 21:44
| Quatre pages d'un registre des Archives Départementales, site de Brest, incluant la liste des manoirs et villages gabéricois régis par le siège présidial [1] de Quimper et constituant les mouvances [2] du domaine du Roi.
Autres lectures : « 1788 - Observations du présidial sur les mouvances de Poulduic et Mélennec » ¤ « 1786 - Conseil du présidial pour la contestation de la mouvance de Mellenec » ¤ « 1790 - Un recensement inédit à Ergué-Gabéric » ¤ « 1682 - Possessions gabéricoises du seigneur de Coëtlogon, évêque de Quimper » ¤ « HÉVIN Pierre - Matières féodales et coustume de Bretagne » ¤ « OGÉE Jean-Baptiste - Dictionnaire historique et géographique de la province de Bretagne » ¤ « COLLET Daniel - Les Gabéricois aux XVIIe et XVIIIe siècles » ¤ |
1 Présentation
Cet inventaire des manoirs, moulins et villages, non daté précisément si ce n'est du 18e siècle, constitue la dernière photographie de l'ancien régime avant la Révolution de 1789 Ce registre est géré par le présidial de Quimper, une juridiction royale composé de juges, procureur, sénéchal, avocats et conseillers, tous en charge de délivrer la justice criminelle et civile, en particulier les arbitrages sur les successions et droits seigneuriaux. Attachés au domaine royal, le présidial et la sénéchaussée ne traitent pas des affaires civiles et ecclésiastiques relevant des régaires Pour ce qui concerne Ergué-Gabéric, le géographe Jean-Baptiste Ogée écrivait en 1780 : « Toute la paroisse relève du roi, à l'exception des trois villages de Kermorvan, de Kernechiron Certains des villages sous juridiction des Regaires Les manoirs identifiés au 18e siècle, c'est-à-dire les propriétés les plus importantes détenus par un noble avec allégeance au roi, sont respectivement dans l'ordre d'inscription au registre : Kergannou, Kervern, Penervan, Keranroux, Kerjestin, Lezergué, Kernaou, Gongalic, Quillihuec, Bosuzic (disparu aujourd'hui), Kerfors, Kerouzoul (Kerouzel), Parcallan, Kergonnan, Kerberon, Keranmelin (Kerveil) et Griffonnès. Les moulins associés sont Mezanlez, Moullin neuff (appelé aujourd'hui Meil Jet par opposition au Veil kozh voisin en Elliant), Kerjestin (ou Meil-Faou), Kernaou, Lezergué ou Pontarmarhat, Kerfres, Kerfort, Griffonez. Il manque le manoir et moulin de Pennarun, mais sans doute sont-ils compris dans la dénomination « le bourg en entier ». Quant aux autres déclarations qui ne sont ni des moulins, ni des manoirs, ce sont les villages repérés par la lettre v, généralement simple mouvance dépendant d'un lieu noble principal. On décompte x lieux au total sur les 4 pages, la 2e page du premier document constituant une réécriture de la 1ere page, et le deuxième document en ajoutant seulement une petite dizaine. Parmi les x lieux nobles et mouvances, on notera le bien-nommé « Keranroué » (hameau du roi). |
Derniers propriétaires nobles de chaque domaine ... Lopriac Donges ... La Marche ... Cas particulier de la « maison presbitalle » ou « presbitaire » avec comme avouant « le Général » |
2 Transcription
Ref B502 - Page 1
Ref B502 - Page 2
|
Ref B503 - Page 1
Ref B503 - Page 2
|
3 Originaux
Lieu de conservation :
|
Usage, droit d'image :
|
Les deux documents | |||||
4 Annotations
- Présidial, s.m. : tribunal de justice de l'Ancien Régime créé au XVIe siècle ; c'est en 1552 que le roi Henri II de France, désireux de renforcer son système judiciaire et de vendre de nouveaux offices, institue les présidiaux ; le présidial de Quimper-Corentin a été créé à cette date dans le ressort du parlement de Bretagne (Wikipedia). [Terme] [Lexique] [Ref.↑]
- Mouvance, s.f. : en droit féodal, état de dépendance dans lequel est tenu un fief par rapport à un autre. Fief dépendant d'un fief plus important (TLFi). Relation foncière entre deux fiefs : le fief mouvant est celui du vassal, par rapport au fief dominant, celui du seigneur (Lexique historique du Moyen Âge de René Fédou). [Terme] [Lexique] [Ref.↑]
- Pour la photographie organisée par les autorités révolutionnaires, on peut consulter le document du recensement complet de la population gabéricoise en 1790. [Ref.↑]
- Aveu, s.m. : déclaration écrite fournie par le vassal à son suzerain lorsqu’il entre en possession d’un fief, à l'occasion d'un achat, d'une succession ou rachat. L’aveu est accompagné d’un dénombrement ou minu décrivant en détail les biens composant le fief. La description fourni dans l'aveu indique le détail des terres ou tenues possédées par le vassal : le village dans lequel se situe la tenue, le nom du fermier exploitant le domaine congéable, le montant de la rente annuelle (cens, chefrente, francfief) due par le fermier composée généralement de mesures de grains, d'un certain nombre de bêtes (chapons, moutons) et d'une somme d'argent, les autres devoirs attachées à la tenue : corvées, obligation de cuire au four seigneurial et de moudre son grain au moulin seigneurial, la superficie des terres froides et chaudes de la tenue. Source : histoiresdeserieb.free.fr. [Terme] [Lexique] [Ref.↑]
- Régaires, s.m.pl. : administration en charge du domaine temporel d'un évêque, propriétaire et seigneur, au même titre que l'aurait été n'importe quel noble propriétaire d'un fief avec justice. Le plus souvent, ils provenaient de donations anciennes faites au cours des âges par des féodaux, qui souhaitant sans doute s'attirer des grâces divines ou se faire pardonner leurs péchés, avaient doté l'église de quelques fiefs avec les revenus en dépendant. Source : amisduturnegouet sur free.fr [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 5,0 5,1]
- Kernechiron : sans doute « Kerneriou », c'est-à-dire Coat-Piriou. [Ref.↑]
- Kerougan ou Kerouquéau : formes anciennes du lieu-dit aujourd'hui orthographié Keranguéo. [Ref.↑]
- Général, s.m. : sous l'Ancien Régime l'assemblée paroissiale était parfois appelée le « général de la paroisse » ou « corps politique ». Source : Wikipedia. [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 8,0 8,1]
- Estage, s.m. : habitation, demeure, bâtiment destiné à divers buts (Dictionnaire Godefroy 1880). Dans les documents d'aveux ou d'inventaire de succession, le terme désigne un corps de ferme et ses dépendances, et par extension est synonyme de tenue ou de convenant. [Terme] [Lexique] [Ref.↑]
- Chefrente, s.f. : rente perpétuelle payable en argent ou en nature au seigneur suzerain par le détenteur d'un héritage noble. La chefrente était en principe immuable (Yeurch, histoire-bretonne). [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 10,0 10,1]
- Issues, issue, s.f. : terre non cultivée d'un village servant à la circulation entre les habitations, les chemins et les champs ; les issues communes de villages pouvaient être utilisées par les plus pauvres pour faire "vaguer" leurs bestiaux ou ramasser du bois pour se chauffer. Lorsqu'un village est tenu en domaine congéable, les "issues et franchises" peuvent être incluses dans les aveux de déclaration des droits et rentes. Les inventaires et dénombrements contiennent également l'expression "aux issues" qui désigne l'éloignement par rapport au centre du village. Dans les descriptifs d'habitations, le terme "issues" désigne les portes et accès. [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 11,0 11,1]
- Ligence, ligance, s.f. : état de celui qui est lié à son seigneur, qui lui a engagé sa foi ; vassalité hommage lige, l'obligation de cet hommage, et, selon Ragueau, qualité d'un fief qu'on tient nuement et sans moyen d'un seigneur, en raison de quoi on devient son homme lige (Dictionnaire Godefroy 1880). [Terme] [Lexique] [Ref.↑]
Thème de l'article : Document d'archives sur le passé d'Ergué-Gabéric. Date de création : Février 2013 Dernière modification : 3.02.2017 Avancement : [Développé] |