1794-1809 - Aliénation des biens du clergé mis à disposition de la Nation
Un article de GrandTerrier.
| Confiscations, ventes et adjudications des propriétés de l'Église, avec privatisation par les autorités révolutionnaires, puis renationalisation de ces biens dits nationaux au moment du Concordat.
Autres lectures : « Espace Biens Nationaux » ¤ « 1789 à 1799 - Les dates clefs de la Révolution à Ergué-Gabéric » ¤ « 1794-1795 - Estimation et vente de la chapelle de Kerdévot » ¤ « 1794-1795 - Estimation et vente de la chapelle Saint-Guénolé » ¤ « 1794-1795 - Procès verbaux d'expertise et de vente de Sainte-Appoline » ¤ « 1794-1795 - Estimation et vente de la chapelle Saint-André » ¤ « 1794-1795 - Estimation et vente de la chapelle Saint-Joachim » ¤ « 1794-1795 - Estimation et vente de la chapelle Saint-Gildas » ¤ |
1 Introduction
Les propriétés de l'Église qui ont été saisies, nationalisées et vendues lors de la Révolution française forment, au même titre que les biens nobles expropriés, les biens nationaux. Ces derniers ont été vendus à des propriétaires privés pour résoudre la crise financière concomitante à la Révolution, mais les édifices religieux, hormis les ruines, seront très vite restitués à la commune. |
À Ergué-Gabéric, il y a lieu de distinguer d'une part les chapelles tréviales et d'autre part les biens religieux de la fabrique au niveau paroissial, à savoir église et presbytère. Les chapelles tréviales sont des biens de l'église au service d'une sub-division de la paroisse, bien qu'ayant dépendu auparavant de seigneuries locales ou distantes (Quistinic ou Landévennec). |
2 Aliénation des chapelles tréviales
Les chapelles d'Ergué-Gabéric, au nombre de six, sont chacune localisées dans une « trève » Les documents disponibles sont d'une part des procès-verbaux d'expertise et d'estimation, datés des 5 à 10 brumaire de l'an 3 (soit en octobre 1794), et d'autre part les minutes de ventes aux enchères datées du 8 floréal de l'an 3 (soit en avril 1795). Dans le document d'expertise de Kerdévot, la formule décrivant les lieux comme « dépendant du ci-devant fief de Quistinic en Edern » semble étrange au premier abord. Certes au 16e siècle plusieurs mouvances d'Ergué-Gabéric dépendaient de ce domaine de Quistinic/Chataigneraie, notamment Squividan, Le Lec, Tréodet La chapelle de Saint-Guénolé est dite située « au grand Quéllennec dépendante de la ci-devant abbaye de Landévennec et sans dépendances, ni issues ». Elle est effectivement dédiée au premier abbé de Landévennec, et dans des aveux datés de 1647 et 1656, les terres du Guelennec sont déclarées en chefrente avec « foi et hommage » |
Quant aux quatre autres chapelles elles sont sur des « terreins » des seigneurs locaux, les La Marche de Lezergué -La Marche Père pour Saint-André et Fils pour Saint-Joachim et Sainte-Appoline - et les Geslin de Pennarun pour la chapelle de Saint-Gildas. Toutes ces chapelles sont soit en ruine, soit « en mauvaise réparation ». Pour les prix estimés et d'adjudicateur il y a un gros écart entre ceux de la chapelle de Kerdévot (800/6000 livres), Saint-Guénolé (400/630) et les autres autour de cent livres. On constate quand même que la chapelle de Saint-André, classée 4e, a été sous-estimée au départ, car ses enchères atteignent plus de 3 fois la valeur de Saint-Joachim, classée 3e au moment des estimations. Les acquéreurs ... Rachetées ou détruites ... |
3 Eglise et presbytère de la fabrique
Presbytère : 1Q431 et 1Q675-149 Fabrique : à compléter avec archives ADF 1Q2554. |
4 Annotations
- Trève, s.f. : du breton Trev résultant d'un emprunt par le vieux breton Treb "lieu habité et cultivé" au latin Tribus "tribu". Ce terme va prendre au 11e siècle le sens de "quartier, circonscription". L'acception de "trève, "église succursale" est plus récente. Source : Albert Deshayes, dict. des noms de lieux bretons. [Terme] [Lexique] [Ref.↑]
- Le rattachement de certaines mouvances gabéricoises au fief de Quistinic est évoqué dans la thèse « Etude topographique et historique des chemins d'Ergué-Gabéric au 16e siècle » de Norbert Bernard, notamment via la carte thématique détaillée en page 85. [Ref.↑]
- Foi et hommage, s.f. et s.m. : le vassal devait la foi et l'hommage, lorsqu'il entrait en possession de la terre, et lorsque le seigneur le demandait. La foi traduisait un lien personnel ; l'hommage, une reconnaissance du fief (Dict. de l'Ancien Régime). [Terme] [Lexique] [Ref.↑]
- Dîme, dixme, s.f. : impôt sur les récoltes, de fraction variable, parfois le dixième, devant revenir au Clergé, prélevé pour l'entretien des prêtres et des bâtiments et les œuvres d'assistance. Son taux, théoriquement d'1/10ème, est généralement inférieur ; il est fréquemment proche d'1/30ème dans notre région (source : glossaire des cahiers de doléances AD29), ou d'1/15ème ("à la quinzième gerbe") lorsque le prélèvement est dû aux Régaires de Quimper. La dîme ne doit pas être confondue avec le Dixième et les Décimes. [Terme] [Lexique] [Ref.↑]
Thème de l'article : Document d'archives sur le passé d'Ergué-Gabéric. Date de création : Février 2019 Dernière modification : 23.02.2019 Avancement : [Développé] |