1794-1795 - Estimation et vente de la chapelle de Kerdévot

Autres lectures : « Espace Biens Nationaux » ¤ « 1794-1809 - Aliénation des biens du clergé mis à disposition de la Nation » ¤ « 1804 - Cession et don de la chapelle de Kerdévot à la commune » ¤ « 1807 - Reprise de la chapelle de Kerdévot par la fabrique et la paroisse » ¤ « 1809 - Décret Napoléonien de donation de Kerdévot en faveur de la fabrique de l'église » ¤ « Jean Le Jour, maire (1800-1806) » ¤ « 1809 - Attestation de quête pour l'acquisition de la chapelle de Kerdévot » ¤ « Jérôme Crédou, maire (1812-1820) » ¤ « La maîtresse-vitre de la chapelle de Kerdévot » ¤ « Etude topographique et historique des chemins d'Ergué-Gabéric au 16e siècle » ¤ « 1484-1547 - Actes anciens mentionnant le toponyme de Tréodet » ¤ « Guy Autret et l'église d'Ergué-Gabéric, défense de ses prééminences » ¤ 

Documents des Archives Départementales du Finistère et de celles de l'Evêché attestant de la vente de Kerdévot :

• ADF n° 1Q315 - Expertise par François Salomon Bréhier [1], en compagnie de Jean Le Jour [2], officier municipal demeurant à Boden, de la "Chapelle de Kerdévot". Total de l'estimation: 800 livres, le 9 et 10 brumaire de l'an 3 de la République [3].
• ADF n° 1Q324,251- Vente aux enchère du 8 floreal an 3 [3], enregistré le 25 floreal [3] à Quimper par Jerome Credou cultivateur à Crech-Ergué pour 6000 livres.

À signaler également par ailleurs :

• Archives de l'Evêché - Document de restitution à la commune en 1804 de l'acquisition qu'il avait faite pour empêcher la profanation de la dite église pour la somme de 200f. Acte du don enregistré par les notaires Dour et Meniel le 19 ventose an 12 [3].

• Le document 4 E 215.268 AD/Chauvel d'attestation de quête donnant un autre éclairage sur les circonstances de l'acquisition de la chapelle. Jérome Crédou y est décrit comme un prête-nom municipal apportant les fonds récoltés suite à une quête organisée auprès des habitants de chacune des 10 parcelles/trèves de la commune.

Dans le document d'expertise, la formule décrivant les lieux comme « dépendant du ci-devant fief de Quistinic en Edern » semble étrange au premier abord. Certes au 16e siècle plusieurs mouvances d'Ergué-Gabéric dépendaient de ce domaine de Quistinic/Chataigneraie, notamment Squividan, Le Lec, Tréodet [4]. Mais les prééminences premières et supérieures de la chapelle de Kerdévot sont réputées être elliantaises par les seigneurs de Tréanna et de Botbodern. Néanmoins l'idée d'une dépendance de Quistinic pourrait être défendue si l'on accepte que le blason central de la maitresse-vitre est celui des Liziart, apparentés aux Liziart de Trohanet et aux seigneurs de Quistinic.

L'état de la grande chapelle, 22 m de long, 13 m de large et 6 m de hauteur, est plus que satisfaisant : « La dite chapelle étant en très bonne réparation », hormis le jeu d'orgue. Ses autres caractéristiques : « deux rangées de piliers s'entrejoignant en voûte », « plafonnée à neuf en son entier, et entourée de piliers en dehors. », « Au midi de la chapelle est une grande croix en pierres de taille » ...

Les objets du culte, vendus avec la chapelle sont susceptibles d'être enlevés : autels en boiserie et garniture, boiseries du cœur, armoiries, confessionnaux, chaire à prêcher, cloche (cette dernière devant être remise aux autorités du district de Quimper).

C'est Salomon Bréhier [1], l'expert quimpérois mandaté par le district, qui se déplace et rédige sur place le procès-verbal à Kerdévot, comme il l'a fait pour St-Gildas et St-André, alors que les chapelles de Sainte-Apolline, Saint-Guénolé et Saint Joachim sont expertisées par Jean-Marie Le Roux. Le montant estimé de la chapelle de Kerdévot est de 800 livres, ce qui largement supérieur aux estimations des autres chapelles de la paroisse (St-Guénolé 400 livres, St-Joachim 120, St-André 100, Ste-Appoline 80, St-Gildas 70).

Lors des enchères la première mise est à 1000 livres, atteint 5000 à la troisième bougie pour augmenter doucement ensuite. Mais la vente est close par une surenchère bien supérieure par le citoyen Jérôme Crédou. Au concordat, au moment de remettre la chapelle dans le domaine publique, il y aura quelques velléités de conserver le bien par Jérôme Crédou, alors qu'il n'a été qu'un prête-nom pour protéger le lieu saint avec les 6000 livres d'une quête des paroissiens.

2.1 Expertise de 1794

• Source : Archives départementales du Finistère, document cote 1Q315.

2.2 Vente aux enchères de 1795

• Source : Archives Départementales, série 1 Q 324, 251 (cf document original ci-dessous)
• Le document est cité et transcrit dans le bulletin "Kannadig Intron Varia Kerzevot" de janvier 1931.

Dans le Kannadig il est attesté  : « A la fin du document ci-dessus, nous trouvons cette note ». Sans doute est-ce sur le document conservé par la famille, car sur celui des Archives Départementales l'annotation est absente.