1488-1493 - Aveux de successions de Katherine de Kerfors et de son fils Caznevet
Un article de GrandTerrier.
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Déclaration en 1488 de Caznevet de Kerfors suite au décès de sa mère Katherine, et cinq années plus tard sa propre succession au profit de son fils aîné Charles. Documents conservés aux Archives Départementales de Loire-Atlantique, cote B2012, liasse 4. Travail de transcription par Nathalie Calvez |
Autres lectures : « Les Kerfors, dudit lieu, nobles du 15e au 17e siècle » ¤ « CALVEZ Nathalie - La noblesse en Basse-Cornouaille aux XVème et XVIème siècles » ¤ « 1454-1646 - Tous les adveus d'Ergue-Caberyc dans l'inventaire ADF-A85 de Kempercorantin » ¤ « Le tombeau enfeu noble des Kerfors à l'église St-Guinal » ¤ « Liste des potiers d'Ergué-Gabéric » ¤
[modifier] 1 Présentation
Les seigneurs de Kerfors ont détenu leur manoir éponyme en Ergué-Gabéric pendant quatre générations, la première détentrice identifiée étant une dame Katherine décédée en 1488 : ? de Kerfors x Katherine Kerfors (1448-60, +1488) ├ └> Caznevet de Kerfors (1460-88, +1493) x Ysabelle de Lesmaes (1479) ├ ├> Charles de Kerfors (1493-96, 1536) ├ ├ ├ └> Pierre de Kerfors (1539) ├ ├ ├ └> Jean de Kerfors (1580) ├> Thebaud Kerfors (montre 1481, 1496) ├ x Marie Le Gluidic └> Katherine Kerfors (1496) x Allain RollandLe 12 décembre 1488, Caznevet de Kerfors, fils aîné de Katherine, fait une déclaration de succession de ses terres dépendant du domaine de Kerfors en y portant la marque de sa signature. Contrairement à la note crayonnée de 1498, il est bien daté de 1488, et si la défunte est qualifiée de « naguères décédée », la précision « la levée l'an dudit décès » semble attester de sa mort récente. L'original de ce document est une pièce unique conservée aux archives départementales de Nantes, sur un papier légèrement parcheminé de 25 cm environ, et a été transcrit par Nathalie Calvez dans le cadre de ses études d'histoire médiévale. |
Le domaine de Kerfors est composé de son manoir, de son moulin et des « villaiges » dépendants : Kervihan (ou Kerbihan), Keranverien (aujourd'hui Kervreyen), Parcanlan (un manoir y est mentionné), Keranechcrasec, et Kerdrein en Briec, auxquels s'ajoutent en 1488 des terres héritées d'autres nobles locaux comme François Liziart à Kerdudoel (Kerdudal) et Jehan de Coatnanezre à Quilihuezec (Quillihuec). Sans oublier, près de Parcanlan, une mine de terre à poterie, une « migne de terre de lacquelle on faict des pots située « près le grant chemin qui mesne de la ville de Kempercorentin au bourg de Coray » et exploitée par trois potiers. Pour chaque village et chaque tenancier, les rentes payées au seigneur de Kerfors sont mentionnées. Hormis un chapon dû par le fermier de Kerdudal, et des rentes numéraires payées notamment par les potiers, tous les autres paient annuellement un, deux ou trois mesures de froment, seigle et orge. L'unité de mesure céréalière est la « res » La nature rase vaut pour le froment et le seigle, mais pour l'avoine la « res » est qualifiée de « comble » Le 20 septembre 1493, le document de 1488 est reproduit presque à l'identique pour authentifier le décès de Caznevet de Kerfors et la nomination de son fils aîné Charles comme héritier, « pour en faire la levée l'an dudit déceix par cause du debvoir de rachat ». L'ensemble des biens, hormis les héritages Liziart et Coatanezre, sont repris avec des droits de rente en diminution. Ainsi les potiers ne doivent plus annuellement que quarante sous, à savoir deux livres, alors qu'ils payaient dix livres en 1488. |
[modifier] 2 Transcriptions
Aveu de 1488
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Aveu de 1493
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[modifier] 3 Documents originaux
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[modifier] 4 Annotations
- Nathalie Calvez, titulaire d'un DEA d'histoire médiévale, est une historienne et archiviste itinérante. Produit en 1990 une maîtrise intitulée « La noblesse en basse Cornouaille aux XVe et XVIe siècles », puis en 1991 son mémoire de DEA « Les manoirs dans la châtellenie de Quimperlé, d'une réformation à l'autre (1426-1536) », à l'UBO de Brest, sous la direction de Jean Kerhervé. Travaille en 1996 sur la BD « Histoire de Quimper » de Luc Duthil et Alain Robert. En 2003-2010, classe les archives municipales de plusieurs communes du Finistère (Ergué-Gabéric, Plouigneau ...). Commissaire d'exposition sur le volet local de Quimper de l'exposition nationale « Finances publiques, finances locales, de Philippe Le Bel à nos jours » (1991-1992). [Ref.↑]
- Raze, s.f. et adj., variantes ras, raz, res, rez, rais, reis, reix, rays, rei, rey : mesure rase pour les choses sèches, remplie de façon que le contenu ne dépasse pas les bords et dont la capacité variait suivant les pays (Dictionnaire Godefroy). En Bretagne représente la 30e partie du tonneau de grain, à Concarneau contenait environ 47 litres, à Pont-L'Abbé et Quimper 50 litres (Dict. des poids et mesures de Doursther). Le terme est utilisé aussi comme adjectif pour préciser que la hauteur est en dessus du bord de récipient de mesure, par opposition à l'adjectif "comble". [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 2,00 2,01 2,02 2,03 2,04 2,05 2,06 2,07 2,08 2,09 2,10 2,11 2,12 2,13 2,14 2,15 2,16 2,17 2,18 2,19 2,20 2,21 2,22 2,23 2,24]
- Comble, s.f. et adj. : mesure de capacité pour les grains, probablement la mine comble, c'est-à-dire 6 boisseaux ; source : Dictionnaire Godefroy 1880. En région quimpéroise le terme comble est plutôt donné comme équivalent d'un grand boisseau comble, par opposition à un simple boisseau ras. Soit précisément 67 litres pour le froment, 82 pour le seigle, et 80 pour l'avoine [¤source : Document GT de 1807]. La comble se distincte de la raze ; le terme est utilisé aussi comme adjectif pour préciser que la hauteur en son milieu dépasse le bord de récipient de mesure, par opposition à l'adjectif "rase". [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 3,0 3,1 3,2 3,3]
- Minu, menu, s.m. : terme d'usage en Bretagne, pour exprimer la déclaration et le dénombrement que le nouveau possesseur à titre successif doit donner par le menu à son seigneur, des héritages, terres et rentes foncières qui lui sont échus à ce titre, et qui sont sujets à rachat, pour faire la liquidation de ce droit. Source: Dictionnaire Godefroy 1880. [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 4,0 4,1]
- Courtil, curtil, s.m. : jardin potager. Du bas latin cohortile, dérivé de cohors (voir Cour). Jardin, cour, enclos (Dictionnaire de l'Académie). [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 5,0 5,1]
- Monoie, Monnoye, adj : un sol monoie désigne une petite pièce de monnaie faite de billons, c'est-à-dire de cuivre, tenant un peu d'argent, mais plus ou moins, suivant les lieux (Encyclopédie Diderot). Existence de « livres monnoie » et de « deniers monnoye » à signaler également, en complément des livres tournois qui deviendront l'unique monnaie de compte en 1667. [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 6,00 6,01 6,02 6,03 6,04 6,05 6,06 6,07 6,08 6,09 6,10 6,11 6,12 6,13 6,14 6,15 6,16]
- En 492 l'archange saint Michel est apparu au Mont Gargan en Italie du sud. Le saint est fêté le 29 septembre. [Ref.↑ 7,0 7,1 7,2]
- Convenant, s.m. : qualifie un bail dans lequel le preneur acquiert la propriété des bâtiments qu'il a construits et des plantations qu'il a faites. Synonyme de bail à domaine congéable. Convenancier (ère), adj. : qui est relatif au bail à convenant ou congéable. [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 8,0 8,1 8,2 8,3 8,4]
- Chapon, s.m. : jeune coq chatré. Source : Dictionnaire du Moyen Français. Utilisé comme moyen de paiement de rentes ou redevances. [Terme] [Lexique] [Ref.↑]
- Parc, park, s.m. : champ clos, procédant d'un emprunt du moyen breton parc au vieux français parc "lieu clos" en général. Le gallois parc et le cornique park sont issus de l'anglais park, également emprunté au vieux français (Albert Deshaye, dictionnaire des noms de lieux bretons). [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 10,0 10,1]
- Chefrente, s.f. : rente perpétuelle payable en argent ou en nature au seigneur suzerain par le détenteur d'un héritage noble. La chefrente était en principe immuable (Yeurch, histoire-bretonne). [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 11,0 11,1 11,2 11,3 11,4]
- Douaire, s.m. : droit d'usufruit sur ses biens qu'un mari assignait à sa femme par son mariage et dont elle jouissait si elle lui survivait ; source : Trésor Langue Française. [Terme] [Lexique] [Ref.↑]
- Rachapt, rachètement, s.m. : en terme de coutume droit du au seigneur à chaque mutation du fief (dictionnaire Godefroy 1880). Droit du au seigneur par un nouveau tenancier après une succession qui est appelé également relief ou rachat des rentes (Dict. de l'Académie). [Terme] [Lexique] [Ref.↑]
Thème de l'article : Document d'archives sur le passé d'Ergué-Gabéric. Date de création : Octobre 2019 Dernière modification : 2.11.2019 Avancement : |