1647-1670 - Aveux à l'abbé de Landévennec pour les terres de Quélennec et de St-Guénolé
Un article de GrandTerrier.
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Plusieurs aveux réitérés au XVIIe siècle pour la déclaration des terres de Quélennec aux abbés commandataires de Landévennec, seigneurs de Guelvain en Edern. Autres lectures : « 1634-1639 - Acte prônal, lettres patentes du Roi, registres du Parlement et prééminences » ¤ « 1447 - Aveu fourni pour Quellennec à l'abbaye de Landévennec par Guiomarch Le Gac » ¤ « 1516 - Aveu rendu pour Quellenec à l'abbé de Landévennec par Yves du Meinguen » ¤ « 1794-1795 - Estimation et vente de la chapelle Saint-Guénolé » ¤ « Rétrospective historique de la chapelle de Saint-Guénolé » ¤ |
Présentation
Il s'agit de sept documents datés de 1647, 1649, 1656 et 1670 conservés aux Archives Départementales du Finistère dans le fonds de l'abbaye de Landévennec (série H Ces archives du 17e siècle sont des déclarations de fermiers au seigneur abbé de Landévennec, successivement Pierre Tanguy De multiples fois des expressions comme « le chemin quy conduict dudit village à la chappelle de Monsieur Sainct Guénollé » ou alors le « parc an Illis » (champ de la chapelle/église) attestent que la chapelle a déjà été érigée à ces dates pour honorer le saint patron le fondateur de l'abbaye. Il y a aussi plusieurs mentions d'une « fontaine de Sainct Guenollé ». On notera que ni la chapelle, ni la fontaine, ne sont évoquées 200 ans auparavant dans les aveux de ces mêmes terres de l'abbaye en 1447 et en 1516. Au passage on remarquera aussi l’orthographe « Gabellic » (rappel résiduel des Cabellic du 11e siècle, transformé plus tard en « Gabéric ») est utilisée pour désigner la paroisse en 1647 et 1670, ainsi que qu'un surprenant « Ergay » en 1649 : Suite à diverses successions, les détenteurs des « terres profittées » sont différents dans chaque acte au fur et à mesure des successions et héritages. On dénombre à chaque fois 4 familles de fermiers pour l'ensemble des 25 parcelles inventoriées, composées de 2/3 de champs cultivés ou prés et d'un tiers de « courtils » ou jardins. Les surfaces des champs cultivés et des plus grands « courtils » sont données en « journeaux », soit des journées de travail d'un laboureur avec charrue et chevaux correspondant à un demi-hectare. Les petits jardins sont mesurés « journée à homme bêcheur » c'est-à-dire un 8e de journal ou 6 ares. Si l'on additionne ces superficies on obtient un total de 9,25 hectares appartenant au seigneur abbé de Landévennec. Pour exploiter ces terres nobles, les détenteurs doivent payer annuellement une rente en argent, à savoir une « chefrente : au total 14 sols et 4 deniers en 1656 et 2 sols et 8 deniers pour les actes partiels de 1647-1670. Ils doivent aussi une dime en nature faite de « bled noir a raison de la saizième et dix septième gerbe » Pierre Tanguy en 1647, 1649 et 1656, et son neveu Jacques en 1670, sont les bénéficiaires de ces rentes et droits seigneuriaux en tant qu' « abbés commandataires » et seigneurs de Guelvain, trève d'Edern, et des Salles en Landrévarzec. Ils ont aussi d'autres honorifiques comme « conseilleur du Roy ausmosnier de la Reine », le premier étant Louis XIV et la seconde Anne d'Autriche. |
Trois documents sur 7 sont les originaux assortis de sceaux d'authentification de cire verte sur un support papier attaché par une double découpe, représentant « la cour de Guelvain » et ses notaires, et représentant vraisemblablement les quartiers noble des Tanguy : « D'azur à l'aigle d'or, accompagné de trois étoiles de même ». Certes la cire s'est dégradée en séchant, et on ne peut plus lire correctement le motif héraldique. Mais il semble que la marque reportée sur le support papier fait apparaître les deux étoiles supérieures du blason. |
Transcriptions
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Doc 1 - 24 septembre 1647
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Doc 5 - 17 avril 1656
Page 1
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Documents
Les sceaux de 1670 | |||||
24 septembre 1647
4 feuillets - clichés 2010 | |||||
4 feuillets - clichés 2017 | |||||
4 août 1647
2 pages | |||||
26 novembre 1647
3 pages - photocopies 2008 | |||||
3 pages - clichés 2017 | |||||
11 octobre 1649
1 page | |||||
16 avril 1656
3 pages | |||||
27 février 1670
1 page | |||||
3 pages | |||||
Annotations
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- AD29 - Série H - Clergé régulier. Documents provenant des abbayes, monastères, prieurés et établissements religieux divers établis sur le territoire de l'actuel département du Finistère (XII° - XVIII° siècles). [Ref.↑]
- Pierre Tanguy, seigneur des Salles et de Guelvain, conseiller du Roi et aumônier de la reine Anne d'Autriche, est abbé de Landévennec de 1630 à 1665. Il prend possession de l'abbaye le 21 février 1630, et y introduit les Bénédictins de la Congrégation de Saint-Maur en 1636. En 1665, il résigne son abbaye à son neveu Jacques Tanguy. Il meurt en 1669, et il est enterré dans la chapelle de Notre-Dame dans l'église abbatiale. Ses armoiries : "D'azur à l'aigle d'or, accompagné de trois étoiles de même" (Potier de Courcy). [Ref.↑ 2,0 2,1 2,2 2,3]
- Gerbe, s.f. : unité de mesure du blé, composé de 7 à 8 javelles, pour le paiement de la dime (source : histoiresdeserieb.free.fr). Terme de féodalité ; Dîme sur les moissons ; lever la gerbe (source : Littré). Lorsque la Dîme est due aux Régaires de Quimper, le prélèvement "à la quinzième gerbe" indique un taux d'environ 1/15ème. [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 3,0 3,1]
- Régaires, s.m.pl. : administration en charge du domaine temporel d'un évêque, propriétaire et seigneur, au même titre que l'aurait été n'importe quel noble propriétaire d'un fief avec justice. Le plus souvent, ils provenaient de donations anciennes faites au cours des âges par des féodaux, qui souhaitant sans doute s'attirer des grâces divines ou se faire pardonner leurs péchés, avaient doté l'église de quelques fiefs avec les revenus en dépendant. Source : amisduturnegouet sur free.fr [Terme] [Lexique] [Ref.↑]
- Lige, s.m : redevance due pour une terre possédée sous la charge de l'hommage lige (hommage précisant les obligations du vassal); et aussi ce qui appartenait sans réserve en toute propriété. Source : Trésors Langue française. [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 5,0 5,1 5,2]
- Foi et hommage, s.f. et s.m. : le vassal devait la foi et l'hommage, lorsqu'il entrait en possession de la terre, et lorsque le seigneur le demandait. La foi traduisait un lien personnel ; l'hommage, une reconnaissance du fief (Dict. de l'Ancien Régime). [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 6,0 6,1 6,2 6,3 6,4]
- Lods et ventes, s.m.pl, s.f.pl : redevances dues au seigneur en cas de vente d'une censive relevant de son domaine et payées par l'acheteur (lods) et le vendeur (ventes). Source : trésors Langue Française [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 7,0 7,1 7,2 7,3]
- Chambelenage, chambellage, s.m. : vient de ce qu'autrefois le chambellan, dont l'office est de veiller sur ce qui se passe dans la chambre du roi, assistait à la cérémonie de la foi et hommage des vassaux du roi, et recevait d'eux à cette occasion quelque libéralité. Les seigneurs particuliers avoient aussi autrefois la plûpart leurs chambellans, lesquels exigeaient un droit des vassaux du seigneur, pour les introduire dans sa chambre lorsqu'ils venaient faire la foi et hommage ; droit que les seigneurs ont appliqué à leur profit, depuis qu'ils ont cessé d'avoir des chambellans en titre. Le droit de chambellage est réglé différemment par les coutumes, tant pour la quotité du droit, que pour la qualité de ceux qui le doivent, et les cas où il est dû. Les coutumes de Hainaut et de Cambrai appellent ce droit chambrelage; et celle de Bretagne, chambellenage.Source : Dict. raisonné des sciences, des arts et des métiers. [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 8,0 8,1 8,2 8,3]
- Parc, park, s.m. : champ clos, procédant d'un emprunt du moyen breton parc au vieux français parc "lieu clos" en général. Le gallois parc et le cornique park sont issus de l'anglais park, également emprunté au vieux français (Albert Deshaye, dictionnaire des noms de lieux bretons). [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 9,00 9,01 9,02 9,03 9,04 9,05 9,06 9,07 9,08 9,09 9,10 9,11 9,12 9,13 9,14]
- Courtil, curtil, s.m. : jardin potager. Du bas latin cohortile, dérivé de cohors (voir Cour). Jardin, cour, enclos (Dictionnaire de l'Académie). [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 10,00 10,01 10,02 10,03 10,04 10,05 10,06 10,07 10,08 10,09 10,10 10,11 10,12 10,13 10,14 10,15]
- Journal, s.m. : ancienne mesure de superficie de terre, en usage encore dans certains départements et représentant ce qu'un attelage peut labourer dans une journée. Le journal est la principale unité de mesure utilisée dans les inventaires pour calculer les surfaces des champs cultivés. Dans la région quimpéroise un journal vaut 48,624 ares, à savoir 80 cordes, soit environ un demi-hectare. Pour les jardins et les courtils on utilise le terme de « journée à homme bêcheur » correspondant à un 8e de journal ou 6 ares. Les surfaces des prés se mesurent en « journée à faucheur » ou « à faucher » équivalente à 2 journaux de laboureur, soit presque un hectare. [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 11,00 11,01 11,02 11,03 11,04 11,05 11,06 11,07 11,08 11,09 11,10 11,11 11,12 11,13 11,14 11,15 11,16 11,17 11,18 11,19 11,20 11,21 11,22 11,23 11,24 11,25 11,26 11,27 11,28]
- Terres chaudes, s.f.pl. : terres cultivables, par opposition aux terres froides ; exploitées en rotation triennale, soit blé noir, seigle, avoine (Jean Le Tallec 1994). [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 12,00 12,01 12,02 12,03 12,04 12,05 12,06 12,07 12,08 12,09 12,10]
- Terres froides, s.f.pl. : terres pauvres mises en culture de loin en loin parfois après un brulis, par opposition aux terres chaudes; les terres froides prennent le reste du temps la forme de landes qui servent de pâturage d'appoint, et fournissent divers végétaux utiles : bruyères et fougères pour la litière, ajoncs pour la nourriture des chevaux, genets pour la couverture de la toiture (Jean Le Tallec 1994). [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 13,0 13,1 13,2 13,3 13,4 13,5 13,6 13,7]
- Issues, issue, s.f. : terre non cultivée d'un village servant à la circulation entre les habitations, les chemins et les champs ; les issues communes de villages pouvaient être utilisées par les plus pauvres pour faire "vaguer" leurs bestiaux ou ramasser du bois pour se chauffer. Lorsqu'un village est tenu en domaine congéable, les "issues et franchises" peuvent être incluses dans les aveux de déclaration des droits et rentes. Les inventaires et dénombrements contiennent également l'expression "aux issues" qui désigne l'éloignement par rapport au centre du village. Dans les descriptifs d'habitations, le terme "issues" désigne les portes et accès. [Terme] [Lexique] [Ref.↑]
- Minu, menu, s.m. : terme d'usage en Bretagne, pour exprimer la déclaration et le dénombrement que le nouveau possesseur à titre successif doit donner par le menu à son seigneur, des héritages, terres et rentes foncières qui lui sont échus à ce titre, et qui sont sujets à rachat, pour faire la liquidation de ce droit. Source: Dictionnaire Godefroy 1880. [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 15,0 15,1 15,2 15,3]
- Chefrente, s.f. : rente perpétuelle payable en argent ou en nature au seigneur suzerain par le détenteur d'un héritage noble. La chefrente était en principe immuable (Yeurch, histoire-bretonne). [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 16,0 16,1 16,2]
- Monoie, Monnoye, adj : un sol monoie désigne une petite pièce de monnaie faite de billons, c'est-à-dire de cuivre, tenant un peu d'argent, mais plus ou moins, suivant les lieux (Encyclopédie Diderot). Existence de « livres monnoie » et de « deniers monnoye » à signaler également, en complément des livres tournois qui deviendront l'unique monnaie de compte en 1667. [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 17,0 17,1 17,2]
- Rachapt, rachètement, s.m. : en terme de coutume droit du au seigneur à chaque mutation du fief (dictionnaire Godefroy 1880). Droit du au seigneur par un nouveau tenancier après une succession qui est appelé également relief ou rachat des rentes (Dict. de l'Académie). [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 18,0 18,1 18,2 18,3]
- Terres froides, s.f.pl. : terres pauvres mises en culture de loin en loin parfois après un brulis, par opposition aux terres chaudes; les terres froides prennent le reste du temps la forme de landes qui servent de pâturage d'appoint, et fournissent divers végétaux utiles : bruyères et fougères pour la litière, ajoncs pour la nourriture des chevaux, genets pour la couverture de la toiture (Jean Le Tallec 1994). [Terme] [Lexique] [Ref.↑]
- Aveu, s.m. : déclaration écrite fournie par le vassal à son suzerain lorsqu’il entre en possession d’un fief, à l'occasion d'un achat, d'une succession ou rachat. L’aveu est accompagné d’un dénombrement ou minu décrivant en détail les biens composant le fief. La description fourni dans l'aveu indique le détail des terres ou tenues possédées par le vassal : le village dans lequel se situe la tenue, le nom du fermier exploitant le domaine congéable, le montant de la rente annuelle (cens, chefrente, francfief) due par le fermier composée généralement de mesures de grains, d'un certain nombre de bêtes (chapons, moutons) et d'une somme d'argent, les autres devoirs attachées à la tenue : corvées, obligation de cuire au four seigneurial et de moudre son grain au moulin seigneurial, la superficie des terres froides et chaudes de la tenue. Source : histoiresdeserieb.free.fr. [Terme] [Lexique] [Ref.↑]
- Desbornement, s.m. : délimitation, désignation des limites. Ou convention, fixation d'un droit perçu d'une manière incertaine. Source : Gdf Godefroy 1880. [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 21,0 21,1 21,2]
- Guéret, s.m. : mot de l'Ouest et du Sud-Ouest, issu, par l'intermédiaire du gallo-roman *waracto, du latin vervactum, désignant une jachère; terre labourée mais non encore ensemencée, ou, par extension, terre laissée en jachère ; source : Dict. de l'Académie. En culture triennale (blé noir, seigle et avoine), le sol était laissé pendant quelques années sous forme de jachère, ou guérêt ; source : Jean Le Tallec. [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 22,0 22,1]
- Dîme, dixme, s.f. : impôt sur les récoltes, de fraction variable, parfois le dixième, devant revenir au Clergé, prélevé pour l'entretien des prêtres et des bâtiments et les œuvres d'assistance. Son taux, théoriquement d'1/10ème, est généralement inférieur ; il est fréquemment proche d'1/30ème dans notre région (source : glossaire des cahiers de doléances AD29), ou d'1/15ème ("à la quinzième gerbe") lorsque le prélèvement est dû aux Régaires de Quimper. La dîme ne doit pas être confondue avec le Dixième et les Décimes. [Terme] [Lexique] [Ref.↑]
Thème de l'article : Document d'archives sur le passé d'Ergué-Gabéric. Date de création : Février 2010 Dernière modification : 17.02.2023 Avancement : [Développé] |