1808 - Saisie du château de Lezergué
Un article de GrandTerrier.
| Un document où il apparaît que le domaine de la famille noble de La Marche, centré autour du manoir de Lezergué, sera confisqué quelques années après la révolution et vendu aux enchères.
Autres lectures : « Les de La Marche, nobles de Kerfort et de Lezergué, 17e-18e siècles » ¤ « 1809 - Vente par expropriation forcée des deux tenues de Kerdudal » ¤ « Présentation et historique du manoir de Lezergué » ¤ « Histoire de Lezergué et de ses occupants » ¤ « 1800 - Déclaration et inventaire de Lezergué » ¤ « Planches de Joseph Bigot, architecte départemental et diocésain » ¤ « 1736 - Minu du seigneur de La Marche pour le manoir et le moulin de Creongard » ¤ |
1 Introduction
Lezergué ne fut pas l'objet d'une adjudication au titre des Biens Nationaux en 1794-1797 (aucune mention dans les documents de la série 1Q des Archives Départementales du Finistère). En 1800, le manoir était occupé par Joseph Even, « lequel y demeurait en qualité de gardien seulement, sans bail authentique ni ferme annale ». Pendant les 9 ans qui suivent la Révolution Lezergué restera la propriété de la famille de La Marche exilée à l'île Grande-Terre de Guadeloupe, pays d'origine de l'épouse du fils aîné. Par contre en novembre 1808 un document du tribunal civil de Quimper finalise une vente et saisie du château, des prés et de la métairie de Lezergué, et aussi du moulin de Penerven en Ergué-Gabéric et du moulin de St-Denis en Kerfeunteun, laquelle saisie avait fait l'objet d'une insertion le 29 juin 1808 dans le Journal de Brest, et de placards |
Suite à la saisie, l'adjudicataire officiel de Lezergué est Maître Le Descouda, mais en janvier 1810 un cultivateur normand, Charles Liot, à qui la propriété est échue, y a établi sa demeure (cf ci-après compte-rendu de conseil municipal). En 1832 et 1834 le fils de Jérome Crédou est déclaré agriculteur à Lezergué, alors que sur le recensement de 1836 c'est le père Jérome, ancien maire, veuf et âgé de 76 ans qui y est déclaré et qui y décède en 1838. Le document du tribunal civil de 1808 est conservé dans une collection privée. |
2 Transcription
2.1 Saisie et vente 1808
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2.2 Conseil municipal 1810
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3 Originaux
3.1 Copie initiale des minutes du greffe 1808
Les 7 pages | |||||
3.2 Conseil municipal 1810
4 Annotations
- Placard, s.m. : texte, manuscrit ou imprimé, que l'on affiche dans un lieu public pour informer la population ; par extension pièce, document, lettre en placard, qui ne sont pas pliés ; source : Dictionnaire de l'Académie. [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 1,0 1,1 1,2]
- 13 frimaire an 14 : 14 décembre 1805 [Ref.↑]
- Command, s.m. : acte judiciaire dressé et signifié par un représentant de l'autorité judiciaire ; acte écrit notifiant une décision judiciaire ; source : Dictionnaire du Moyen Français. [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 3,0 3,1]
- Domaine congéable, s.m. : mode de tenue le plus fréquent en Cornouaille et en Trégor au Moyen-Age pour la concession des terres. Ces dernières constituent le fonds et restent la propriété des seigneurs. Par contre les édifices sont concédés en propriété aux domaniers par le propriétaire foncier (généralement noble) qui peut, en fin de bail, congéer ou congédier les domaniers, en leur remboursant la valeur différentielle des édifices nouveaux ou améliorés. Cela comprend tout ce qui se trouve au dessus du roc nu, notamment les bâtiments, les arbres fruitiers, les fossés et talus, les moissons, les engrais. Ce régime qui ne sera pas supprimé à la Révolution malgré les doléances de certaines communes bretonnes, sera maintenu par l'assemblée constituante en 1791, supprimé en août 1792 et re-confirmé en 1797. [Terme] [Lexique] [Ref.↑]
- Convenant, s.m. : qualifie un bail dans lequel le preneur acquiert la propriété des bâtiments qu'il a construits et des plantations qu'il a faites. Synonyme de bail à domaine congéable. Convenancier (ère), adj. : qui est relatif au bail à convenant ou congéable. [Terme] [Lexique] [Ref.↑]
- Courtil, curtil, s.m. : jardin potager. Du bas latin cohortile, dérivé de cohors (voir Cour). Jardin, cour, enclos (Dictionnaire de l'Académie). [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 6,0 6,1]
- Aveu, s.m. : déclaration écrite fournie par le vassal à son suzerain lorsqu’il entre en possession d’un fief, à l'occasion d'un achat, d'une succession ou rachat. L’aveu est accompagné d’un dénombrement ou minu décrivant en détail les biens composant le fief. La description fourni dans l'aveu indique le détail des terres ou tenues possédées par le vassal : le village dans lequel se situe la tenue, le nom du fermier exploitant le domaine congéable, le montant de la rente annuelle (cens, chefrente, francfief) due par le fermier composée généralement de mesures de grains, d'un certain nombre de bêtes (chapons, moutons) et d'une somme d'argent, les autres devoirs attachées à la tenue : corvées, obligation de cuire au four seigneurial et de moudre son grain au moulin seigneurial, la superficie des terres froides et chaudes de la tenue. Source : histoiresdeserieb.free.fr. [Terme] [Lexique] [Ref.↑]
- Baillée, s.f. : baillée d'assurance ; renouvellement du bail à convenant ou de contrat de domaine congéable ; source : Trésors Langue Française. Baillée est encore usité en Bretagne ; à Quimper on appelle baillée d'assurance un bail à convenant ; source : dict. Goddefroy 1880. [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 8,0 8,1]
- Charles Liot est né le 01/05/1770 à Chérencé-le-Roussel, épouse Marie Jeanne Dubois le 28 juillet 1806 à Chérancé. Ont un fils François né en 1808 à Chérencé, et deux filles et un fils nés à Lezergué entre 1811 et 1816. Décédé le 13 février 1831 à Ergué-Gabéric. Cultivateur à Lezergué et surnommé le Sieur Charles Jean dans les actes (sources généalogiques de Nicole Le Grand, Vincent Rocard et d'Henri Chauveur). [Ref.↑]
- Chérencé-le-Roussel est une commune située dans le département de la Manche (région de Basse-Normandie), code Insee 50131 et code postal 50520. [Ref.↑]
Thème de l'article : Document d'archives sur le passé d'Ergué-Gabéric. Date de création : Juin 2009 Dernière modification : 13.06.2018 Avancement : [Développé] |