Lettre de Le Marié - R. Bolloré du 16 mars
Papeterie d'Odet, le 16 mars 1865
Monsieur Loirer,
Depuis quelques temps, l'exploitation d'une carrière a mis notre route en si mauvais état, que nos expéditions se font avec beaucoup plus de fatigues.
Nous pensons, monsieur, que la personne qui fait faire ses charrois journaliers et considérables de pierres, doit aussi remettre la route, et même l'entretenir en bon état. Si nos observations vous paraissent justes et fondées, nous nous serons reconnaissant, si vous pouvez vous occuper de cette affaire.
Agréez, Monsieur Loirer, l'expression de nos meilleurs sentiments,
Le Marié & R. Bolloré.
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Lettre de l'agent-voyer à son chef du 28 mars
Quimper 28 mars 1865
à Monsieur l'Agent voyer en chef.
En réponse à votre lettre du 22 du courant j'ai l'honneur de vous faire le renvoi de celle du 16 mars de Mm Le Marié et Bolloré et de vous dire que, d'après les renseignements que j'ai recueillis, les personnes qui ont occasionné des dégradations au chemin d'Ergué-gabéric à Briec sont des propriétaires de la commune qui ont fait le transport de moëllons destinés à la construction d'édifices pour eux-mêmes et qu'il n'y a pas lieu, p. er de leur appliquer les dispositions de l'art. 99 du règlement.
Il m'a été dit qu'il n'y a pas lieu de répandre immédiatement d'autres pierres sur cette partie de chemin, et j'ai ordonné au cantonnier de suspendre le travail sur cette voie et de la quitter après avoir mis hors de la voie les pierres qu'il a laissées sur les accotements.
Veuillez, Monsieur, agréer l'assurance de mon respectueux dévouement.
L'agent voyer d'arrondissement, Doudet.
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Lettre de Le Marié - R. Bolloré du 31 mars
Papeterie d'Odet, le 31 mars 1865
Monsieur,
Nous nous remercions beaucoup de la réponse que vous nous avez adressée, pour une partie de chemin vicinal de Briec à Ergué-Gabéric.
Nous sommes très étonnés du rapport que nous a fait M. Doudet, et pensons qu'il y a commie une double erreur.
1° La partie de route, que nous vous avons signalée, est en très mauvais état, et, depuis quatre ans, nos voitures n'y ont jamais éprouvé autant de difficultés.
2° La carrière en question est exploitée, depuis 6 à 8 mois, d'une manière à peu-près continue, et comme l'exploitant en vend la pierre à bon prix, une grand partie des propriétaires d'Ergué-Gabéric lui en achette.
Nous serions très heureux de savoir, Monsieur Loarer, que vos occupations vous permissent, comme vous nous le faites espérer, de visiter les lieux. Votre visite sera d'autant plus utile, qu'un petit propriétaire de Pennanec'h nous disait, il y a quinze jours, qu'il ne pouvait plus travailler sa terre, les charrois de pierres ayant rendu la route impraticable pour une seule paire de bœufs attachés à une charrette.
Agréez, monsieur, l'assurance de nos sentiments d'estime et de dévouement.
Le Marié & R. Bolloré.
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