BONNET Philippe - Historique et description de la chapelle de Kerdévot - GrandTerrier

BONNET Philippe - Historique et description de la chapelle de Kerdévot

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Image:LivresB.jpgCatégorie : Media & Biblios  

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BONNET (Philippe), « Historique et description de la chapelle de Kerdévot », dans L'inventaire du patrimoine culturel en Bretagne & Quimper - La grâce d'une cathédrale, Région Bretagne & La Nuée bleue, http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/ & Strasbourg, -
Titre : Historique et description de la chapelle de Kerdévot
Auteur : BONNET Philippe Type : Article
Edition : Région Bretagne & La Nuée bleue Publication : L'inventaire du patrimoine culturel en Bretagne & Quimper - La grâce d'une cathédrale
Impression : http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/ & Strasbourg Année : 1992 & 2013
Pages : - Référence : web & ISBN 2-8099-1072-8

[modifier] Notice bibliographique

Bandeau Patrimoine.bzh

Quimper. La grâce d'une cathédrale

Le premier article rédigé par Philippe Bonnet [1] constitue le dossier de présentation de la chapelle de Kerdévot sur le site Internet consolidant le patrimoine culturel en Bretagne.

Pour la datation de l'élévation du bâtiment, l'auteur propose une variante par rapport à la fin de chantier plus tardive évoquée par Roger Barrié  : « Tout en observant que les premières colonnes du chœur sont encore dans la tradition du gothique de la première moitié du 15e siècle, R. Barrié propose pour l'édifice une chronologie basse : implantation du chœur dans les années 1470, achèvement du mur du chevet vers 1480, construction de la nef dans les premières décennies du 16e siècle. Il nous semble au contraire, à voir l'homogénéité du parti, que l'œuvre peut fort bien s'inscrire en totalité dans la seconde moitié du 15e siècle. À cet égard, la simplicité des chapiteaux et des grandes arcades de la nef peut être interprétée comme une volonté de hiérarchiser les espaces par le biais du décor, plutôt que comme l'indice d'une campagne tardive. »

Mais les deux spécialistes se rejoignent sur ce constat : « En bref, tout indique que les travaux de la chapelle ont été conduits au 15e siècle en parallèle avec le grand chantier quimpérois, ou du moins dans sa suite immédiate, par des maîtres formés sur celui-ci. »

Le deuxième article rédigé par Philippe Bonnet, publié dans le grand livre « Quimper. La grâce d'une cathédrale » sous le titre « Saint-Corentin et le développement du style gothique en Bretagne », contient page 155 une notice sur Kerdévot :

Parmi les grandes chapelles construites dans le même temps que la nef de Quimper ou en tout cas dans son sillage immédiat, Notre-Dame-de-Kerdévot figure en bonne place. Bâtie dans la seconde moitié du XVe siècle, grâce au mécénat de plusieurs familles de l'entourage ducal, au premier rang desquels on trouve les Tréanna, elle présente de nombreux traits stylistiques communs avec Saint-Corentin : la coexistence des formes en plein-cintre et des arcs brisés, des nervures en pénétration et des chapiteaux, la modénature qu'on retrouve identique à la croisée du transept de Quimper et à l'arc triomphal de Kerdévot, le répertoire formel des portes (celle de l'ouest, avec son ébrasement en plein-cintre à quatre tores retombant sur des colonnettes à chapiteaux, surmonté d'une accolade à fleuron et de plusieurs écus effacés, offre beaucoup de ressemblances avec la porte percée dans la quatrième travée du bas-côté nord de la cathédrale, qui date des années 1450), des remplages et des pinacles, au point qu'on peut imaginer ici la présence d'un maître formé sur le grand chantier voisin.

Autres lectures : « KERDÉVOT 89, Association - Kerdévot, livre d'or du 5e centenaire » ¤ « BARRIÉ Roger - La construction de la chapelle de Kerdévot au XVème siècle » ¤ « Retable flamand de Kerdévot » ¤ « BARRIÉ Roger - Etude sur le vitrail en Cornouaille au 16e siècle » ¤ « Retable flamand de Kerdévot » ¤ « DURAND Gildas - La statuaire à Kerdévot » ¤ « Espace Chapelle de Kerdévot » ¤ 

[modifier] Extraits Patrimoine.bzh

Historique

Selon une tradition ancienne, la chapelle aurait été construite en action de grâces à la Vierge pour avoir protégé le pays du fléau de la peste. Or, plusieurs épidémies jalonnent en Cornouaille les derniers siècles du Moyen Âge, depuis celle qui ravagea Quimper en 1349. En 1412, les bourgeois de la ville se vouent à Notre-Dame du Guéodet pour y échapper ; en 1472, on évoque encore la peste qui a sévi récemment, et le compte des trésoriers de Quimper signale le même fléau en 1480.

Quoi qu'il en soit, la chapelle existait en 1439, date à laquelle le Quimpérois Jean Lemoine lui lègue par testament deux livres de cire. Jadis desservie par un réseau routier beaucoup plus dense qu'aujourd'hui, elle était située au sud du grand chemin de Quimper à Coray, lui-même héritier d'une antique voie romaine, et était de ce fait une des plus fréquentées du diocèse. L'hermine passante, sans doute remontée au 18e siècle sous la balustrade du clocher, les images des ducs de Bretagne, la couronne en tête, décrites dans les vitraux par P. de Courcy, l'écu plein de Bretagne sur un poinçon de la charpente du choeur, pourraient suggérer une fondation ou du moins une protection princière, que ne confirme cependant aucun texte.

En revanche, il n'est pas douteux que toutes les familles féodales des environs, qui servaient la dynastie des Montfort comme gens de finances ou officiers, ont pris part à la construction. Au premier rang d'entre elles, figurent les Tréanna, et dont les armes figuraient en haut à gauche de la maîtresse-vitre. Dans la seconde moitié du 15e siècle, on peut citer Yvon III de Tréanna, écuyer du duc en 1457, capitaine de Concarneau en 1479, et son frère Charles. Plusieurs membres de la famille, clercs, comme Geoffroy de Tréanna, chanoine de Saint-Corentin en 1486, ou laïcs, sont représentés en donateurs dans les verrières hautes de la cathédrale de Quimper, et leurs blasons figurent en bonne place sur les clés de la voûte. Leur mécénat s'exerça également sur l'église de Rosporden et dans la belle chapelle de Locmaria-an-Hent en Saint-Yvi.

Si la date du début des travaux est incertaine, on peut considérer que le chœur au moins était achevé en 1489, millésime porté sur un fragment de verrière à décor architectural remonté dans la maîtresse-vitre. La couverture de l'édifice devait être mise en place autour de 1500, puisque la sablière nord de la nef porte le blason d'alliance France-Bretagne, correspondant aux règnes successifs de la duchesse Anne (1491-1514). Toutefois, une consécration tardive aurait eu lieu, selon R. Couffon, le 26 octobre 1556.

En 1701, le clocher est renversé par une tempête. Il est restauré l'année suivante par le recteur Jan Baudour, comme l'indique une inscription gravée sur le linteau sud de la chambre des cloches. La sacristie qui flanque au sud le chœur de la chapelle porte le millésime 1705. En 1795, la chapelle est acquise au prix de 6 000 livres par un cultivateur, qui en fait don à la commune d'Ergué-Gabéric en 1804. La charpente a fait l'objet d'une restauration en 2002-2004.

 

Description

Plan et ordonnance intérieure

Le plan, d'une simplicité extrême, est celui des grandes chapelles du 15e siècle, un édifice rectangulaire à trois vaisseaux de dimensions comparables à celles de l'église paroissiale d'Ergué-Gabéric. Un grand arc-diaphragme, également présent dans les collatéraux, sépare les deux travées de la nef des deux travées du choeur et retombe sur de puissantes piles octogonales, flanquées de faisceaux de colonnettes et renforcées vers l'est par des portions de murs de refend, comme le sont les murs-pignons est et ouest. L'importance de ces supports et l'épaisseur des contreforts au droit de l'arc triomphal suggèrent que le projet initial était, comme à Quilinen, de placer le clocher au-dessus de celui-ci, au mitan de la chapelle. Ce parti général reprend sur un mode mineur celui mis en oeuvre dans le second quart du 15e siècle à Locronan, mais les voûtes de pierre ont fait place ici à des lambris (en berceau sur le vaisseau central ; en demi-berceau sur les bas-côtés). Toutefois, des départs de nervures croisées visibles au revers du même arc médian semblent correspondre à un projet initial de voûtement assez rapidement abandonné. La partition de l'espace était encore accentuée par la présence d'un jubé de menuiserie. On peut voir dans la pile qui flanque le mur gouttereau nord deux portes murées, l'une qui devait donner accès à un escalier en vis conduisant vers le clocher, l'autre au-dessus sur une passerelle de bois enjambant le collatéral et menant à travers une des piles de l'arc-diaphragme sur la tribune du jubé. Au milieu du choeur et de la nef, les moulures des grandes arcades filent en pénétration dans de hautes colonnes. En revanche, aux extrémités est et ouest et sur l'arc triomphal, elles retombent par l'intermédiaire de petits chapiteaux sur des colonnettes fréquemment ornées d'un réglet.

Tout en observant que les premières colonnes du chœur sont encore dans la tradition du gothique de la première moitié du 15e siècle, R. Barrié propose néanmoins pour l'édifice une chronologie basse : implantation du chœur dans les années 1470, achèvement du mur du chevet vers 1480, construction de la nef dans les premières décennies du 16e siècle. Il nous semble au contraire, à voir l'homogénéité du parti, que l'oeuvre peut fort bien s'inscrire en totalité dans la seconde moitié du 15e siècle. À cet égard, la simplicité des chapiteaux et des grandes arcades de la nef peut être interprétée comme une volonté de hiérarchiser les espaces par le biais du décor, plutôt que comme l'indice d'une campagne tardive.

L'édifice est largement éclairé, dans l'axe longitudinal par la maîtresse-vitre à six lancettes et réseau flamboyant surmonté d'une rose formée de quatre soufflets tournoyant et par la fenêtre ouest, beaucoup plus modeste, latéralement par les baies des bas-côtés. La maîtresse-vitre accueille, depuis la restauration exécutée en 1938, des éléments de deux cycles distincts : une Passion du Christ des années 1480, peut-être à son emplacement d'origine, et une Vie de la Vierge, un peu plus récente, provenant d'une verrière latérale. Au-dessus, intégrée dans le glacis de la maîtresse-vitre, un socle à décor d'arcatures devait recevoir la statue de la Vierge. Tout ce décor architectural, comme le mobilier liturgique intégré dans les murs latéraux, est traité avec beaucoup de soin et de finesse.

§ Ordonnance extérieure ...

[modifier] Annotations

  1. Philippe Bonnet, historien, diplômé de l'Ecole nationale des chartes, inspecteur des monuments historiques de 1980 à 1998, professeur associé de l'Université de Bretagne-Sud de 2000 à 2009, est conservateur en chef du patrimoine et auteur de plusieurs ouvrages sur l'histoire des arts en Bretagne du Moyen Âge à nos jours. [Ref.↑]


Thème de l'article : Fiche bibliographique d'un livre ou article couvrant un aspect du passé d'Ergué-Gabéric

Date de création : mai 2018    Dernière modification : 3.05.2018    Avancement : Image:Bullgreen.gif [Fignolé]