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| Percepteur à Lambezellec et secrétaire de l’Intendance sanitaire de Brest, Jean-François Brousmiche [1] a tenu un journal lors de ses pérégrinations dans le finistère. Ses notes ont été recopiées en 1889 par son fils Édouard sous le titre « Voyages dans le finistère en 1839, 1830 et 1831 », puis reproduites par la Société Académique de Brest dans son bulletin de 1890-91 [2] en tant qu’ « Une promenade dans le Finistère, il y a soixante ans ». Enfin elles sont rassemblées par l’éditeur Morvran en deux volumes en 1977 ; le premier titre est repris mais avec le mot « Voyage » au singulier comme celui de Jacques Cambry en 1794.
Jean-François Brousmiche [1] est bien sûr passé par Quimper et ses environs bucoliques. Dans l'édition de 1977, à la page 257 du second tome, on peut lire une belle description du manoir de Lezergué : « Il n'est pas de vallées fraîches, ombreuses où coulent les rivières et les moindres ruisseaux ..., chacun veut orner la solitude qu'il s'est choisie ... Il convient à Ergué-Gabéric de voir la ruine moderne de Lezergué, dont l'escalier à double rampe est digne de remarque ... Le site où elle est placée est admirable, et les arbres que l'on y voit encore sont suffisants pour l'abriter et prêter du charme au séjour que l'on y établierait. »
Page 255, une courte note sur la papeterie Le Marié, qu'il localise par erreur à Kerfeunteun, alors qu'elle se trouve à Odet en Ergué-Gabéric, et qui produit sa pâte grâce à des cylindres, et non des pilons : « Il en est un (moulin à papier) surtout dont les produits sont de qualités supérieures ... Des eaux, d'une étonnante pureté, contribuent aussi à donner plus de blancheur aux divers papiers que confectionne cet établissement, papiers bien supérieurs à ceux des autres fabriques du finistère : ils peuvent même lutter avec les produits des manufactures des autres parties de la france. Cette usine placée sur l'Odet, qu'un médiocre filet d'eau met en mouvement, appartient à monsieur Lemarié de Quimper. »
En 1794-95, dans son Voyage finistérien, Jacques Cambry identifie également un moulin à papier à Kerfeunteun en amont du moulin du Duc : « On trouve une papeterie dans Kerfuntun, sur le Steyr ». Il est probable que Broumiche qui admirait l’esprit « judicieux » et « éclairé » de Cambry s'en soit légèrement inspiré. En tous cas, en 1831, la papeterie créée et fondée en 1822 par Nicolas Le Marié est décrite par Brousmiche comme la plus performante de la région.
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