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 | | Sacristie de Kerdévot | |
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| Dans la Basse-Bretagne du XIXe siècle, c'est l'histoire d'Auguste Chuto, descendant de journaliers et fils de boulanger, une personnalité qui va se maintenir pendant vingt-cinq ans à la tête de la commune de Guengat près de Quimper.
Autres lectures : « 2e livre - La terre aux sabots » ¤ « 3e livre - Les exposés de Créac'h-Euzen » ¤ site Internet de Pierrick Chuto
On pourrait dire « Comme un roman ... », mais « sans aucune romance », car c'est raconté avec justesse, brio, rythme et passion par son arrière-arrière-petit-fils qui, depuis 2004, a exhumé des piles de documents jaunis aux archives départementales, municipales et diocésaines. Et comme il le dit dans sa préface intitulée "Ah ! mes aïeux !" : « Ce que je décris a pu se dérouler dans d'autres bourgs », on ne peut être qu'être d'accord et penser que le modèle du maitre de Guengat inspirera d'autres monographies ou biographies situées dans les communes voisines.
Pour ce qui concerne Ergué-Gabéric, le chapitre 4 nous relate un pèlerinage familial à la chapelle de ND de Kerdévot le jour du grand pardon en septembre 1841 :
| Le chemin est bien long pour aller de Guengat jusqu’à la chapelle de Notre Dame de Kerdévot en Ergué-Gabéric. A la naissance de leur fille, Auguste a promis à sa femme de se rendre au prochain grand pardon qui se déroule dans cette église, le dimanche suivant la fête de la naissance de la Vierge.
Ce 13 septembre 1841, le couple Chuto prend la route dès 4 heures du matin en compagnie d'Anne Le Friant, épouse Thomas, jeune maman d'un petit Jean. D'autres fidèles de la paroisse se joignent à eux et, tout en priant en silence, ils marchent d'un pas assuré sur des chemins souvent détrempés. La pluie est tombée en abondance ces derniers jours et les plaies et ornières de la route ne sont que mares fangeuses.
[...] le poids des kilomètres se fait sentir et les marcheurs sont soulagés d'apercevoir enfin le clocher de Notre Dame de Kerdévot. C'est l'un des pardons les plus courus de Cornouaille et la foule y est dense. Les pèlerins sur place depuis la veuille ont participé aux vêpres du samedi soir et prié toute la nuit dans le sanctuaire resté ouvert. certains sont déjà partis après la première messe de cinq heures pour arriver à temps aux vêpres du pardon de Notre Dame de la Clarté à Combrit, en pays bigouden [2].
Il n'est pas onze heures. Marie-Catherine et sa sœur effectuent trois fois le tour de la chapelle en priant. Anne en accomplit une partie à genoux. Auguste préfère se restaurer sous une des nombreuses tentes dressées par les cabaretiers. Autour de lui, le spectacle est haut en couleur. Au milieu des fidèles tout à la joie de se retrouver, une horde de mendiants implore la charité. Ce ne sont que manchots, borgnes, vrais éclopés ou faux paralytiques. Des enfants en haillons se mêlent à la foule et lorgnent sur les bourses bien remplies et trop visibles. Celui-là qui était cul-de-jatte hier est payé aujourd'hui pour faire à la place d'un pèlerin paresseux, le tour de l'église en se traînant à genoux. À qui seront accordées les indulgences ? [...]
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