L’ombre tombe de proche en proche,
- Serait-ce le jour qui s’en va ? -
Ou bien le sommeil qui s’approche,
Ou l’obscurité du trépas ?
Des bubons viennent d’apparaître
À mon aine et près de mon sein !
Un petit enfant vient de naître,
Son âme est déjà chez les saints !
Venez donc me sauver la vie !
Personne n’a pitié de moi !
J’ai bu le vin jusqu’à la lie !
Qui me libérera de moi ?
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De tous, c’est la danse macabre,
Des vertueux et des putains ;
Des os servent de candélabres,
Les crânes à boire du vin !
La peste et ses bubons atroces,
Vomissements et hauts-le-cœur !
Chairs fétides et noires bosses
Et pestilente puanteur !
La peste, qui nous rend visite,
Ne trouve plus personne ailleurs,
Vite –avant qu’elle ne nous quitte–
Priez pour nous pauvres pêcheurs !
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