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Monsieur Lein, précédemment recteur de Plounéour-Ménez, nommé recteur d'Ergué-Gabéric le 2 août 1909 par Monseigneur Duparc, Évêque de Quimper et de Léon, a fait sa première visite à Ergué-Gabéric le 13 août. Le conseil paroissial (presque démissionnaire quelques jours auparavant à cause de quelques difficultés survenues entre les paroissiens et le clergé paroissial) se trouvait au complet pour signer le procès-verbal d'installation. Monsieur Lein était accompagné de Mr Colin, curé de St-Thégonnec et de Mr Péron, recteur de Kerfeunteun.
1. Installation du Recteur. « Le Vendredi 13 août, Mr l'abbé Lein, ancien recteur de Plounéour-Ménez, a fait son entrée solennelle dans la nouvelle paroisse (Ergué-Gabéric) où Monseigneur venait de le nommer. Un grand nombre de paroissiens ont délaissé pour quelques heures leurs aires et leurs machines à battre pour se rendre en voiture, à cheval et à bicyclette au devant de leur nouveau pasteur, et lui faire jusqu'au bourg une imposante escorte. Arrivé à l'église, Mr Lein a adressé à la foule ses plus chaleureux remerciements pour être venue en si grand nombre le recevoir malgré la chaleur et les travaux pressants de la récolte qui auraient retenu chez eux des chrétiens moins vaillants.
Dimanche dernier 22 août a eu lieu l'installation solennelle. L'église qui avait revêtu sa plus belle parure de fête, était trop petite pour contenir toute la foule accourue pour assister à la cérémonie et offrir au ciel leurs prières et leurs vœux pour leur nouveau recteur. À 10 heures, Monsieur Lein est conduit en procession du presbytère à l'église. La croix était portée par Mr le maire de la commune (M. Louis Le Roux de Kérellou), le dais par les conseillers paroissiaux. Dans le cortège les paroissiens ont remarqué avec plaisir deux longues files de prêtres venus en cette circonstances témoigner leur affectueux estime au nouveau pasteur du Grand Ergué. Parmi eux on remarquait : Mr le Curé de St-Corentin, Mr le Curé d'Elliant, Mr le Recteur de Kerfeunteun, Mr Uguen, supérieur de l'Insttution St-Vincent, Mr Lasoy, supérieur du collège St-Yves, MM. les recteurs de Landu-
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dal et de St-Evarzec, etc.
Après les cérémonies d'usage, Mr Coat, Curé de la Cathédrale, en termes émus, rappelle aux fidèles le respect qu'ils doivent aux prêtres. Puis Mr Lein, revêtu de la chape d'or prend à son tour la parole. Il a un air si bon, si aimable, qu'il gagne bien vite les cœurs. " Rien n'est beau ici-bas, dit-il en substance, comme une famille dont tous les membres sont unis, où les enfants aiment et respectent leur père et où le père est fidèle à bien élever ses enfants et à leur donner de bons exemples. Cette paroisse si chrétienne qui m'est confiée, est semblable à une grande famille. Dans cette famille je suis le père, le pasteur ; vous êtes les enfants, vous êtes mes ouailles. Vous aurez pour moi un amour filial, j'aurai pour vous un cœur de père et entre nous régnera l'accord le plus parfait. Je n'épargnerai rien pour vous aider dans l’œuvre de votre salut. Priez pour que mon ministère parmi vous soit fructueux". Ce sujet développé avec beaucoup d'habileté produit sur l'auditoire la meilleure impression.
Enfin Mr Lein monte à l'autel, assisté de deux de ses anciens vicaires, Mr Dantec et Mr Péron.
Après l'Introït, les grandes orgues de la paroisse, depuis quelques temps déjà muettes, font entendre leur grosse voix, et remplissent l'église de leurs accords les plus harmonieux et les plus variés. Elles étaient tenues à la grand'messe par Mr Charruel (du Guérand), et à vêpres par Mr Le Gall instituteur libre.
Pour résumer, la journée de Dimanche a été pour nous un vrai jour de fête, un jour inoubliable, heureux prélude et fécond en fruits de salut. Puissions-nous le conserver longtemps, et puisse-t-il bientôt parmi nous oublier les injustices et les persécutions qu'il a souffertes pour défendre les croits sacrés de l’Église et de Dieu. ». Un paroissien (Journal la Résistance, Croix de Morlaix).
2. Pardon de Kerdévot le dimanche 12 septembre 1909. La grand'messe a été chantée par Mr Le Séac'h, recteur de Roscanvel, originaire de Kerzudal en Ergué-Gabéric. Le sermon a été donné par Monsieur Derrien, recteur de Plouézac'h. « Dans un langage simple, écrivait le
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journal "Le Progrès" de Quimper, dans le breton du Léon le plus pur, il nous parle des motifs que nous avons d'honorer Marie et de la façon de l'honorer. L'auditoire était tenu sous le charme de son éloquente parole lorsqu'avant la conclusion de ce discours, un buit confus se fait entendre ; bientôt l'on peut saisir distinctement ce cri sinistre : au feu ! Le feu s'était déclaré dans une meule de foin à proximité de la chapelle, et déjà l'on apercevait des colonnes de flammes qui s'élevaient dans les nues. Tout danger fut bien vite conjuré : tout rentra dans le calme et la messe put continuer dans le recueillement le plus parfait. »
3. Le 14 décembre 1909. Monsieur l'abbé Théophile Madec, précédemment vicaire à Plougasnou, nommé vicaire à Ergué-Gabéric par Monseigneur Duparc évêque de Quimper et de Léon. Le 10 du même mois, a été installé. Il remplaçait Mr Boussard, vicaire à Ergué-Gabéric depuis 1902, nommé vicaire à Plougasnou.
4. Dans la nuit du ____ au ____ janvier 1909 1910, trois ou quatre malfaiteurs (?) ont coupé les courroies qui tenaient les battants des deux cloches de l'église paroissiale, et ont jeté ces deux battants dans la cour de la maison d'école libre, avec un papier injurieux pour Monsieur Boussard, ancien vicaire. Mr le Maire (Louis Le Roux de Kerélou) a fait faire une enquête par les gendarmes. L'enquête n'a pas eu de suite, parce que, selon toute probabilité, quelqu'un de la paroisse, qui est dans les eaux gouvernementales, a réussi auprès de l'autorité civile à obtenir qu'on laissât en paix ceux que l'opinion générale reconnaissait comme coupables de ce méfait. L'on ne put faire ce jour les sonneries de règle pour les offices. L'église a dû faire pour remettre les cloches en état une dépense de douze francs.
5. Les cabinets d'aisance étant insuffisants, monsieur le Recteur a jugé à propos d'en construire de neufs. Ce travail a été fait en février et mars 1910 par Jean-Marie Quéré, maçon au bourg, et Louis Le Bihan, charpentier au bourg. Des briques noires de la gare ont été employées pour les cloisons de séparation.
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6. Quelque temps auparavant Mr Madec, précédemment vicaire à Plougasnou, nommé vicaire au Grand-Ergué, se décida à établir le gaz acétylène dans sa chambre. Mr le Recteur le demanda aussi pour sa chambre, et bientôt pour la salle à manger et la cuisine. Puis les deux autres vicaires firent de même. Mr le Recteur y a renoncé depuis, du moins pour sa chambre.
7. Le pardon de Kerdévot a eu lieu le dimanche après le 8 septembre 1910 avec la solennité habituelle. La grand'messe fut chantée par Monsieur Bodilis, recteur de Plourin-Morlaix, et le sermon donné par Monsieur Bléis, recteur de Spézet.
8. En 1911. 1° modification de la porte d'entrée de la salle à manger. L'ancienne porte sert de tambour (dans l'entrée).
2° Installation d'une double porte sur la chambre de Mr le Recteur. La porte qui s'ouvrait de cette chambre sur le cabinet d'à côté a été touchée.
3° (vers le Carême) Achat de l'ostensoir de Kerdévot chez Mr Pêche à Quimper. Cent francs avaient été donnés par Marie Catherine Le Ster de Kerzudal.
4° Le clocher de St-Guénolé a été abattu par la foudre, le ______ vers midi [1] ; et le toit très endommagé. L'on a refait le clocher en ciment armé, mais le clocher est désormais et moins haut et moins beau. Quand Mr le Recteur et J.M. Nédélec, ancien trésorier, sont arrivés voir le travail que l'on faisait, les ouvriers (de J.P. Quéré, Lestonan) avaient déjà brisé une partie des pierres sculptées de l'ancien clocher, et s'en étaient servis pour faire la maçonnerie de la base du nouveau clocher. Pour ce travail, Mr le Maire s'était entendu avec Stervénou, entrepreneur à l'Hôtel, en Ergué-Gabéric. On a dépensé pour tout ce travail 1600 francs (dont 6 ou 700 fournis par la compagnie d'assurances, 500 f. par l'église d'Ergué-Gabéric, et le reste par le conseil municipal (la commune). Le jour même où le clocher avait été abattu, la foudre aussi avait tué plusieurs bêtes à corne chez Rannou, demeurant à ____.
9. Pardon de Kerdévot célébré à la même date. Beaucoup de mon-
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de. La grand'messe fut chantée par Mr Bargilluet, chanoine honoraire, aumônier de la Providence à Quimper ; et le sermon donné par Mr Orvoën, curé-archiprêtre de St-Corentin, Quimper.
10. L'adoration à Ergué-Gabéric a eu lieu au mois de Février 1912. Elle a été prêchée par les R.P. Bourdoulous et Jollec, jésuites. Mr le Recteur leur a remis 100 f. comme honoraires. Ces Pères ont été très goûtés. Ont aidé à confesser M.M. Henry, vicaire à Briec qui dirigeait le chant, Broc'h, vicaire à Elliant, Ely Alain, vicaire à Quéméneven, Talamot, vicaire à Ergué-Armel, Picard, vicaire à Landeleau, et Berthou, vicaire à Gouesnac'h. L'adoration a été parfaitement suivie. Il y a eu deux bandes : l'une depuis le Dimanche soir jusqu'au mercredi matin : heure d'adoration pour finir ; l'autre depuis le jeudi matin jusqu'au samedi matin : heure d'adoration pour finir. Dans l'après-midi du mercredi, le P. Bourdoulous a fait une conférence aux mères de famille. Le cantique du P. Bourdoulous : "O Sakramant burzudig" a été beaucoup chanté. L'on a reçu beaucoup de paquets de bougie pour brêler devant le Saint-Sacrement exposé.
Mr le Recteur avait acheté avant l'Adoration, et en vue de l'Adoration, une chape blanche, et les deux couronnes de lumières qui se trouvent de chaque côté du maître-autel. Elles ont été prises chez Monsieur Pêche, à Quimper.
11. Monseigneur Duparc, Évêque de Quimper et de Léon, a donné la confirmation le 24 mai 1912 vers 3 heures à Ergué-Gabéric. Le parrain de la Confirmation a été : Mr René Bolloré, d'Odet, remplaçant Mr Charuel son beau frère. La marraine a été : Corentine Dorval, du Mélénec, qui s'est montrée très généreuse. Elle et son marie, Alain Le Roux, ont dîné au presbytère le jour de la Confirmation. Le sacrement des confirmations a été donné à 71 enfants au-dessous de 11 ans, à 83 enfants faisant leur 2e communion ; à 70 enfants faisant leur 3e communion ; à 13 enfants ayant fini leurs communions parmi les enfants. En tout ont été confirmés 301 enfants dont 122 garçons et 179 filles. Monseigneur l’Évêque a fait visite à l'école libre des filles.
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12. Déjà avant 1910, existaient dans la paroisse d'Ergué-Gabéric quelques tertiaires isolées. La première réunion pour celles-ci eut lieu en janvier 1910. Les réunions se continuèrent le 2e dimanche de chaque mois, avec quelques prises d'habits et quelques professions de temps en temps, jusqu'au 13 août 1911 où eut lieu l'érection de la Fraternité, et l'élection des Discrètes, comme le témoigne le tableau qui se trouve à la chapelle du Rosaire, aux pieds de Ste Apolline, patronne de la Fraternité.
13. En 1912, le 1er janvier, eut lieu à Odet, dans la chapelle le baptême du premier enfant de Mr René Bolloré et de Mme Bolloré (née Marie Thubé). Cet enfant a été baptisé par Mr Thubé, chanoine honoraire, secrétaire de Monseigneur Gouraud, Évêque de Vannes. Monseigneur Duparc, Évêque de Quimper, avait donné l'autorisation de faire le baptême à la chapelle d'Odet. On ne sonna point les cloches à l'église paroissiale. Monsieur le Recteur et deux vicaires du Grand Ergué assistèrent à ce baptême.
14. En 1912. Le __ octobre eut lieu le baptême d'un enfant à Charles Le Roux, gendarme à ______. L'enfant de Charles Le Roux (de Lezoanac'h) était né depuis le mois de mai ou de juin, et n'avait pas été ondoyé. Les cloches lui ont été refusées, parce qu'il n'avait pas fait ondoyer son enfant. Il s'est trouvé que celui à qui on avait refusé les cloches, était tout juste, du moins d'après la rumeur publique, l'un de ceux qui avaient coupé dans la nuit du ____ les courroies qui tenaient les battants des 2 cloches de l'église paroissiale, et avaient ainsi empêché toute sonnerie le dimanche ______.
Le nommé Maguer, de Bruguic, voulait faire ondoyer son enfant, sans permis d'ondoiement, et sur le refus du prêtre de l'ondoyer, partit en disant qu'il ne reviendrait plus. Il revint cependant plusieurs jours après faire baptiser son enfant, mais comme il avait trop attendu on lui refusa aussi les cloches.
15. Au mois de septembre de cette même année 1912, survinrent des difficultés de la part de Mr Bolloré, d'Odet. Mr Bolloré voulait
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exiger que la messe qui se dit tous les dimanches à la papeterie à 8 heures, fut dite à 8h 1/2 en été et à 9h en hiver. Mr le Recteur refusa. Le cas fut soumis à l'autorité diocésaine, qui au bout de plusieurs mois, se décida à maintenir la messe à Odet tous les dimanches à 8 heures. Cependant Monseigneur crut bon d'accorder à Mr Bolloré que les vicaires d'Ergué-Gabéric iraient à tour de rôle confesser à Odet la veille du 3e dimanche du mois, depuis 2h jusqu'à 4h, du moins s'il y a du monde.
Voici une copie de la lettre que Mr le Recteur adressa à Mr Gadon, vicaire général, au sujet du jour des confessions mensuelles à Odet : « Monsieur le Vicaire général.
Après avoir parlé entre nous du jour des confessions à Odet, nous avons décidé que l'un des vicaires s'y rendrait pour 2 heures la veille du 3e dimanche du mois, à moins que ce jour ne soit la veille ou de Pâques, ou de la Toussaint ; dans ce cas l'on irait confesser à Odet le samedi précédent.
Si quelque grande fête, comme l'Ascension, l'Assomption, l'Immaculée Conception tombait dans la semaine qui suit le 3e dimanche, on y confesserait la veille de ces fêtes, et cela remplacerait le samedi avant le 3e dimanche.
Messieurs les Vicaires confesseraient à tour de rôle à Odet. Mr Breton commenceraient la veille du 3e dimanche de février. L'on annoncerait à la messe d'Odet le jour des confessions, huit jours à l'avance, et qui confesserait.
Veuillez agréer, Mr le Vicaire général etc ...
P.S. - Pendant le temps pascal, les messes de chapelle sont supprimées, excepté à Odet. Nous pensons qu'on pourrait également, à cause du temps pascal, s'abstenir d'aller confesser à Odet le samedi des Rameaux, quand ce samedi serait la veille du 3e dimanche du mois : l'on pourrait y confesser au autre jour.
16. Au mois de décembre 1912, Mr Courtès, vicaire, tombe malade. Une pleurésie sérieuse le tient au lit pendant un mois de suite. Il se remet, mais le Docteur Renault ayant déclaré qu'il pourrait
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difficilement (qu'il lui serait même impossible de) continuer son service au Grand Ergué, à cause des courses si fréquentes aux chapelles, Mr Courtès demanda une place moins fatigante.
17. Au mois de mai 1913, bénédiction par Mr le Recteur d'une statue de la B. Jeanne d'Arc, offerte par les Ligueuses d'Ergué-Gabéric et achetée par elles chez Mr Le Paul, à Quimper (212 f. statue et socle). À cette bénédiction, Mr Cabioc'h, vicaire à St-Corentin,avait donne une belle instruction sur la Bienheureuse. Après la bénédiction du Saint-Sacrement donnée aux paroissiens venus nombreux aux vêpres, il y eut à l'école libre pour les hommes, réunion de l'Union Catholique, et une conférence française leur fut donnée par Mr Guivarc'h, aujourd'hui libraire, rue Kéréon, à Quimper. Mr le Recteur dit aussi aux 200 hommes qui étaient là quelques mots en breton. L'église était pavoisée ; le bourg aussi, et le soir il y eut feu de joie, fusées, illumination de presque toutes les maisons.
18. Au mois de mai 1913, après entente avec Mr le Maire, Monsieur le Recteur fit enlever la vieille horloge de l'église qui ne marchait plus depuis quelque temps, et que l'on aurait difficilement pu réparer ; ce faisant, on dégageait le vitrail qui se trouve à côté du confessionnal de Mr Madec, on a comblé le trou où descendaient les poids de l'horloge et on a agrandi d'autant l'église. Reste le projet d'établir là un escalier pour monter à la tribune où quelques places pourraient être faites pour des chanteuses par exemple. Le vieil escalier de la tribune, placé bien près de la porte d'entrée, a été également enlevé, et là encore on a pu gagner quelques places pour les fidèles. Monsieur le Recteur essaie de toutes les façons d'agrandir l'église paroissiale, reconnue trop petite. Elle l'est surtout pour les grandes fêtes ; parce que pour les dimanches ordinaires, vu les messes des chapelles si fréquentes dans la paroisse, l'église paroissiale serait suffisante, si les paroissiens, au lieu de rester auprès de la porte, voulaient s'avancer un peu plus haut. L'on est obligé de temps en temps de leur faire quitter le porche, et de les pousser dans l'église.
19. Du 7 mai au _____, Jean Marie Quéré, maçon
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habitant le bourg, aidé de deux de ses fils, a relevé le pavé de l'église paroissiale, c'est-à-dire la partie qui va de la statue de la Bienheureuse Jeanne d'Arc aux deux colonnes en bois qui sont sous les orgues, ainsi que les bas-côtés jusqu'aux fonts baptismaux et jusqu'au confessionnal de Mr Madec. Ils ont été payés à la journée ; leur travail a été fait par eux consciencieusement. Monsieur le Recteur a passé beaucoup de son temps à l'église, pendant que l'on faisait ce travail ; tout compris ce travail a coûté ___ francs.
L'on a trouvé quelques ossements dans le bas-côté nord, près de la seconde station du Chemin de la Croix. Entre la colonne (qui n'a pas encore de statue), et celle où se trouvent le Christ, la Très Sainte Vierge et St Jean, l'on a remarqué que le sol avait été remué ; la terre était tout à fait meuble. Mr le Recteur voyant que le levier s'enfonçait toujours plus dans le sol, sans résistance aucune, pria Quéré d'enlever la terre : ce qui fut fait et on découvrit le bois d'un cercueil couvert de moisissure blanche. C'étaient, croyons-nous, des os réduits en poussière. Le bois lui-même se réduisait en poussière. Il n'y avait pas de clous, ni de pointes dans le bois, mais des chevilles en bois qui unissaient les morceaux de planches, assez épais, et en chêne, semblait-il. On n'a pas continué de creuser ; on y a jeté des pierres, et de la terre, et continué le travail. Pas loin de là, on a trouvé, servant de dalles, deux pierres armoriées. Ces pierres, du côté qui se trouvait dans la terre, c'est-à-dire du côté où se trouvaient les armoiries et les fleurs d'ornementation, étaient endommagées, de manière qu'il était impossible de reconnaître ou l'époque ou la provenance de ces deux pierres. Monsieur le Recteur avait pensé qu'il fallait les conserver ; mais réflexion faite et les dalles manquant pour achever le pavé, il les fit servir et placer au bas, tout à côté du confessionnal de Mr Madec.
Une fois le pavé terminé, Monsieur le Recteur a fait laver et piquer les pierres de taille qui font le mur des bas-côtés, et aussi de la porte d'entrée sous les orgues, et rejointoyer le tout avec du ciment. Il a fait faire la même chose au mur
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et aux deux côtés du vitrail du côté sud, peindre les planches du plafond au-dessus de l'ancienne horloge, et peindre aussi sous les orgues.
20. Quelques jours auparavant, vers le 23 avril 1913, Monsieur le Recteur avait chargé Jean-Marie Quéré de placer aux pieds de la croix qui se trouve devant la chaire à prêcher, les statues en bois de N.D. de Pitié et de St-Jean. Le Christ en croix, d'après la notice de M.M. Peyron et Abgrall sur Ergué-Gabéric, était autrefois posé sur un tref ou poutre transversale ayant à ses côtés les deux statues de la Sainte-Vierge et de saint Jean. Comme on avait changé de place au Christ, on avait mis aussi St-Jean à la colonne du côté de l’Évangile, et la Sainte-Vierge à celle du côté de l'Epitre. ainsi placé saint Jean est à la gauche du Christ en Croix et la Très-Sainte-Vierge à sa droite.
21. Cette même année, vers la fin d'avril aussi, comme la Croix du cimetière depuis longtemps menaçait de tomber et que dans sa chute elle aurait pu causer quelques dégâts dans le cimetière et même peut-être blesser quelqu'un, après qu'on en eût parlé à la réunion du comité de l'Union Catholique, Monsieur le Maire et quelques hommes descendirent le Christ en fonte et pesant environ 500 livres. Ce Christ est aujourd'hui aux fonts baptismaux, en attendant qu'il soit remis à son ancienne place au cimetière. Le bois de la croix, là depuis 60 ans environ, était tout à fait pourri. Mr le Recteur a reçu quelque argent des paroissiens pour l'érection d'une nouvelle croix au cimetière, notamment 50 f de Alain Jézéquel de Savardiry.
22. Au moins de Juillet 1913, Monsieur Courtès fut nommé vicaire au Folgoët, et remplacé au Grand Ergué par Monsieur Le Gall, vicaire à Ploudiry.
23. Le ___ Septembre 1913, a eu lieu la bénédiction à l'église paroissiale d'un nouveau chemin de croix en terre cuite, acheté chez Monsieur Pêche, de Quimper, et sortant des ateliers de Monsieur
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Pierson, Vaucouleurs [2] . Ce chemin de croix qui a coûté un millier de francs est un don de Madame Le Roux (née Corentine Dorval) du Mélénec. Elle a voulu que le nom de la donatrice demeure inconnu.
Le chemin de croix a été bénit par Monsieur Orvoën, curé archiprêtre de St-Corentin, avant la grand messe chantée par Monsieur Boutic, aumônier de la Retraite de Quimper. Le procès-verbal d'érection du chemin de croix a été attaché au mur, sous la première station, à côté de la sacristie. Les tableaux (stations) avaient été placés la veille par Monsieur Pêche. Les croix ont été bénites par Mr Orvoen, et portées par 14 enfants. Mr Orvoen a dit un petit mot à chaque station et ainsi l'on a fait le chemin de croix tout de suite, après cela Mr Orvoen est monté en chaire avant la grand'messe, et a parlé de la Croix.
Voici les noms des 14 enfants qui ont porté les croix autour de l'église : ______________
Cette première partie du registre a été écrite par Monsieur Lein nommé recteur d'Ergué Gabéric le 2 août 1909. D'Ergué-Gabéric Monsieur Lein a été nommé recteur de Plougourvest. De Plougourvest il a été nommé aumônier de la Salette, à Morlaix. Il est mort aumônier de la Salette, en 1936.
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