LA FONTAINE - Le chartier embourbé
Un article de GrandTerrier.
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[modifier] Notice bibliographique
Il peut paraître étonnant d'inclure la fable du « chartier [1] embourbé » dans la bibliographie gabéricoise. Deux arguments nous y poussent :
Voir ci-dessous le texte de la fable, se terminant avec une morale on ne peut plus positive « Aide-toi, le Ciel t'aidera », et avec en annotation les références aux sources locales. Autres lectures : « Eloge du français du Grand Siècle par le breton Guy Autret » ¤ « Espace «Aveux épiscopaux et abbatiaux» » ¤ « HÉVIN Pierre - Matières féodales et coustume de Bretagne » ¤ |
[modifier] Texte de la fable
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[modifier] Annotations
- Charretier, ière, s. m. et f. : celui, celle qui conduit une charrette. On trouve souvent, dans les textes du XVIe siècle et par suite dans les livres imprimés au XVIIe siècle et au XVIIIe, chartier au lieu de charretier. Source : Littré. [Ref.↑ 1,0 1,1]
- François de Coëtlogon né à Rennes en 1631, mort à Quimper en 1706, fut évêque de Cornouaille de 1668 à 1706. On raconte qu'en tant qu'habitué de la cour de Versailles, il rapporta une histoire de carrosse enlisé près de Quimper, ce qui inspira à Jean de La Fontaine « la fable du chartier embourbé » (1706) : « C'était à la campagne Près d'un certain canton de la basse Bretagne, Appelé Quimper-Corentin ». A la même époque le père Nicolas Caussin, confesseur de Louis XIII, exilé à Quimper pour avoir mal parlé de Richelieu, qualifiait la basse-Bretagne de « dernière maison de la province ". [Ref.↑ 2,0 2,1]
- Une scène de charaban embourbé existe dans l’œuvre d'Esope (Le Bouvier et Hercule), et celle de François Rabelais (Quart Livre, chap.21) [Ref.↑]
- Phaéton, dans la mythologie, est le fils du Soleil : ayant mal dirigé le char du soleil, il fut foudroyé (Métamorphoses, Ovide). Ici,"phaéton" a le synonyme de "cocher" et la référence mythologique donne un effet burlesque, le "char" étant une voiture à foin ! [Ref.↑]
- Saint Corentin avait été évêque de Quimper, et la ville prit longtemps ce nom composé. [Ref.↑]
- Le père Nicolas Caussin, confesseur de Louis XIII et jésuite, fut un temps exilé en Basse-Bretagne pour avoir mal parlé de Richelieu. Cette affaire fit scandale à l'époque et vint très certainement aux oreilles de La Fontaine. [Ref.↑]
- À son retour, Nicolas Caussin a décrit son triste sort en des termes peu avenants pour les Quimpérois (cités par Fanch Morvannou, “ Bas-breton et Basse Bretagne au Grand Siècle ”, dans Bretagne et Lumières. Mélanges offerts à Monsieur le Professeur Jean Balcou, Brest, Université de Bretagne occidentale, 2001, p. 69-70 ; et par Joël Cornette, conférence “ La France et la Bretagne : mille ans de malentendu ”, 2008, Paris.):
- « J’ai été comme dégradé, livré par mes frères, envoyé dans un exil très rude, parmi des barbares, et aux extrémités de la France [dans] le lieu le plus rude et le plus fâcheux qu’on puisse imaginer »,
- Ainsi relégué « à la dernière maison de la province », il ne voit que « déserts et rochers ».,
- La population quimpéroise « articule on ne sait quels sons barbares plutôt qu'elle ne parle. » [Ref.↑]
- Detester : « faire des imprécations, pester » (dictionnaire Furetière, 1690). [Ref.↑]
- Hercule aurait soulagé le géant Atlas en prenant sur ses épaules le poids du ciel. [Ref.↑]
- Achopement, dérivé de chopper, « heurter du pied contre quelque chose, en sorte qu'on soit en danger de tomber » (dictionnaire Furetière, 1690). [Ref.↑]
- Reprise d'un vers des Satires de Mathurin Régnier (XIII, v. 96). [Ref.↑]
Thème de l'article : Fiche bibliographique d'un livre ou article couvrant un aspect du passé d'Ergué-Gabéric Date de création : Avril 2010 Dernière modification : 14.11.2016 Avancement : [Fignolé] |